L’intégralité de la Déclaration de Politique Générale du Premier Ministre, Ousmane Sonko

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Mesdames, Messieurs, les honorables Députés,
Mesdames, Messieurs, les Ministres et Secrétaires
d’Etat,
Mesdames et Messieurs les anciens Présidents
Mesdames, Messieurs, les représentants des corps
constitués de l’Etat,
Sénégalaises et Sénégalais, mes chers compatriotes,
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
C’est avec un profond sens du devoir et une vision claire pour
l’avenir que je me présente, aujourd’hui, devant cette
auguste Assemblée. A cet effet, je prends la parole, humble,
face à l’immensité de la tâche à accomplir. A travers votre
institution, je partage, avec les 18 millions de Sénégalaises
et Sénégalais vivant dans les villes, dans les campagnes et
de la Diaspora, la politique générale du Gouvernement pour
les cinq (5) prochaines années, adossée à une doctrine et
des principes de rupture systémique, pour les vingt-cinq
(25) prochaines années.
En cette année 2024, les sénégalais ont montré, à deux
reprises, à la face du monde que nous sommes un Grand
Peuple, une Grande démocratie. Beaucoup ont douté. Mais,
les Sénégalais dans leur majorité ne l’ont jamais fait. Nous
avons regardé l’avenir parce qu’il était synonyme d’espoir.
Nous avons affronté les épreuves pour avancer. Avancer
pour ne jamais sombrer. Notre Nation ne s’est pas laissée
perdre par le doute. Parce que nous sommes un grand
Peuple, animé d’une Foi inébranlable et poursuivant un But
commun par l’apport de tous : la construction d’un grand
pays qui compte dans le concert des nations. Alors n’ayons
pas peur de questionner nos certitudes, n’ayons pas peur du
changement.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Le 2 avril 2024, le Sénégal est entré de plain-pied, grâce à la
résilience de son peuple et à la détermination de sa
jeunesse, dans une ère nouvelle de son histoire, l’ère d’une
ambition restaurée, à la fois nationale et africaine, l’ère d’un
Projet commun, taillée à la juste mesure des aspirations de
notre Peuple tout entier ; l’ère, enfin, de la poursuite sincère
d’une prospérité partagée par tous et chacun, loin des
ressources pour quelques-uns.
Cette ère nouvelle est, disons-le, une rupture. Oui, en phase
avec les orientations et l’exemple posés par le Président de
la République, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye
Diakhar Faye. Il échoit à toute la Nation sénégalaise de
rompre, de manière ferme et résolue avec certaines façons
de penser et de voir notre Cher Pays, ainsi qu’un bon nombre
de pratiques établies. Cela va sans dire, cette rupture
impérieuse s’applique au premier chef au Gouvernement
d’alternative démocratique éclatante, dont j’ai l’honneur et le
redoutable privilège d’être le Premier ministre.
Je viens dès lors partager avec vous les principes, l’ambition
et les orientations stratégiques du nouveau Gouvernement,
afin que nul n’ignore ce que nous voulons faire pour le
Sénégal, et comment nous le ferons.
Le Peuple sénégalais a voté de façon nette et massive pour
le Projet d’un Sénégal Souverain, Juste et Prospère,
Pour bâtir ce Sénégal du PROJET, il est impératif d’opérer
une rupture d’une profondeur et d’une portée jamais vues
dans notre pays, depuis notre accession à l’indépendance il
y a soixante-quatre (64) ans, en partant de la courbe
plongeante de notre histoire.
Le Sénégal d’Hier, un pays modèle, dans une Afrique
conquérante : – Partie intégrante des grands empires et royaumes
d’Afrique de l’Ouest, du XIIe siècle à l’arrivée des premières
puissances coloniales ; – Un pays de résistants, dont les populations ont su
maintenir leur dignité, leur culture et leurs principes fort de
savoir-être, aux heures les plus sombres des razzias et, de
la colonisation, y compris au prix du sang et du sacrifice
anonyme de leur vie : ce fut le cas lors de ce grave Mardi de
Nder; où les femmes Sénégalaises, par dizaines ont préféré
la mort à l’esclavage et au déshonneur, ou ce jour tristement
célèbre du 1er décembre 1944, à Thiaroye, où des hommes
Sénégalais, avec leurs frères Ouest-Africains, ont par
dizaines préféré la mort à l’injustice et au déshonneur. – Le Sénégal des Indépendances, un modèle en
Afrique de stabilité de ses institutions, la qualité insigne de
ses élites politiques, diplomatiques, administratives, ou
même sociales et culturelles, et enfin, de façon plus profonde
encore, sa mixité, le brassage de ses ethnies et religions, et
la force de son commun vouloir de vie commune.
Le Sénégal d’Aujourd’hui, un modèle en panne,
dans une Afrique sacrifiée : – Un modèle de développement arrêté : 64 ans après
son indépendance, le Sénégal est resté enfermé dans le
modèle économique colonial, exportant ses matières
premières (or, poisson, arachide, phosphate, zircon…), avec
peu de valeur ajoutée et important les produits finis.
L’énorme déficit de la balance commerciale de l’ordre de
3.300 milliards en 2023 presque 17% du PIB, qui se creuse
d’année en année, montre combien notre économie est
aujourd’hui peu compétitive. Cela s’est traduit par une
croissance trop faible et trop fragile. La croissance annuelle
moyenne de 1960 à 2023 a été de seulement 3,1%. Face à
une population qui a augmenté en moyenne de 2,7% par an,
le revenu réel par habitant n’a jamais décollé, et les
Sénégalais sont aujourd’hui quasiment au même niveau de
revenus qu’au moment de l’indépendance, voire plus
pauvres si l’on tient compte de toute la richesse qui s’expatrie
avec les revenus des investissements des groupes
étrangers. Cette faible croissance est par ailleurs concentrée
sur quelques zones du territoire, notamment le triangle
Dakar-Thiès-Mbour. Au final, la triste réalité des chiffres

depuis l’indépendance montre que notre pays est enfermé
dans un cercle vicieux de sous-développement et de
pauvreté, avec des matières premières locales peu
valorisées, un secteur privé national qui ne décolle pas, des
filières peu compétitives, une croissance structurellement
faible et fragile et un territoire national peu aménagé et
pauvre ; – Un modèle social en crise aigüe, avec notamment
une jeunesse désabusée, sans perspective dans son propre
pays : chaque année, le nombre d’emplois formels créés est
très largement inférieur au nombre de jeunes arrivant sur le
marché du travail. Une justice où l’action de quelques-uns a
fait perdre la confiance de presque tous. Une école où l’on
désapprend bien souvent, et où l’on déséduque encore plus ; – Un modèle démocratique fortement fragilisé, qui a su rester debout grâce à la résilience des millions de
Sénégalais, d’est en ouest, du nord au sud. Notre
précieuse démocratie a vacillé, mais a tenu, Dieu merci.
Hommage au peuple sénégalais, en particulier à sa
jeunesse, pour la lutte qu’il a menée pour préserver ce
modèle démocratique. Cette force vitale pour la résistance
démocratique, chers jeunes, chers citoyens, nous devons
désormais la mobiliser pour le développement du pays.
Toutes ces régressions de notre pays s’illustrent, de la
manière la plus dramatique dans la situation que nous avons
héritée du régime sortant.
❖ DE L’ETAT DES LIEUX ET MESURES IMMÉDIATES
DE REDRESSEMENT
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Honorables Députés,
Les actes que le Président de la République a posés depuis
sa prise de fonction manifestent clairement ce tournant que
notre nation se doit de prendre pour restaurer le crédit de
l’Etat et de l’administration publique devant le Peuple ainsi
que pour redresser toutes les dérives précitées.
En effet, dès sa prise de fonction, il a chargé le
Gouvernement de mettre en place un plan d’actions
d’urgences dans l’attente de l’adoption du nouveau
référentiel des politiques économiques et sociales.
Dans ce cadre, le Gouvernement a enregistré d’importantes
réalisations au cours de ces huit (08) derniers mois, qui ont
balisé le chemin à la vision d’un « Sénégal Souverain,
Juste et Prospère, ancré dans des valeurs fortes ».
Nous nous sommes tout d’abord attaqués à la mère des
batailles, à savoir l’établissement de la situation de
référence des finances publiques, de l’état des lieux des
contrats au niveau des secteurs stratégiques et la
reddition des comptes. Bref un Sénégal JUSTE puisque
transparent et aux meilleurs standards de la bonne
gouvernance.
A cet égard, nous ne pouvions pas nous imaginer un seul
instant que le mal était si profond. L’audit des finances
publiques sur la période du 1er mars 2019 au 31 mars 2024
est à ce point particulièrement révélateur des dérives du
précédent régime avec notamment les niveaux du déficit
budgétaire et de la dette publique minorés. Cette situation a
eu notamment comme conséquence la suspension des
financements attendus en 2024 du Fonds Monétaire
International (FMI) et de la Banque Mondiale et le gel du
programme économique et financier appuyé par le FMI.
Il nous est également apparu indispensable, dans
l’environnement laxiste ayant prévalu durant le dernier
régime, de procéder à la revue de tous les contrats signés
dans les secteurs stratégiques, en vue de s’assurer de leur
conformité à notre législation, maximiser les retombées
économiques et sociales pour notre pays et préserver les
ressources pour les générations futures.
Outre ces travaux, l’exigence de reddition des comptes a
été étendue aux nombreux chantiers payés non achevés
(hôpitaux, écoles et universités en construction, maisons de
la jeunesse, etc.), aux soupçons de corruption, de
surfacturation et de détournements de fonds dans des
projets et sociétés d’Etat.
Toujours dans ce registre, il a été procédé à l’audit des
ressources humaines trouvées sur place par les différents
ministres à leur prise de fonction pour traquer tous les
recrutements indus sous la forme de personnel contractuel.
Pour donner une idée de l’ampleur des pratiques du régime
précédent, le Ministère en charge de la Fonction publique a
recensé environ 29 000 contractuels recrutés en marge de la
réglementation en vigueur.
De même, pour marquer une rupture nette dans le sens de
la bonne gouvernance, le Président de la République, le
Premier Ministre et l’ensemble des membres du
Gouvernement ont procédé à la déclaration de leur
patrimoine dans les délais fixés.
Enfin, de graves scandales ont été décelés dans la gestion
foncière, qu’il s’agisse de l’occupation du Domaine public
maritime (DPM) ou de l’accaparement de terres sans
commune mesure, par des privés et des sociétés civiles
immobilières écrans, au niveau des lotissements de zones
foncières, effectués notamment à Dakar et Thiès en
particulier à Mbour 4. De manière plus grave et
répréhensible, il a été noté la prévarication et la
privatisation du Patrimoine foncier et bâti de l’Etat.
Pour rester dans ce registre de la bonne gouvernance, je
voudrais également évoquer les avancées majeures
enregistrées dans l’administration de la Justice, dont le
fonctionnement a été notablement instrumentalisé par le
régime sortant. Une des réalisations majeures dans ce
domaines, au cours des huit (08) derniers mois, a été
l’organisation des Assises de la Justice avec la participation
inclusive des citoyens.

Les autres réalisations ou initiatives lancées ont trait à la
protection des lanceurs d’alerte, la modernisation de
l’administration pénitentiaire et la prise en charge judiciaire
des dossiers des victimes de la période pré-électorale. A cet
effet, en plus de l’inscription budgétaire de crédits destinés
aux victimes, il sera proposé à votre auguste assemblée,
dans les semaines à venir, un projet de loi rapportant la loi
d’amnistie votée le 6 mars 2024 par la précédente
législature ; pour que toute la lumière soit enfin faite et les
responsabilités situées, de quelque bord qu’elles se situent.
Il ne s’agit pas ici de chasse aux sorcières, encore moins de
vengeance, car aucun sentiment de revanche ne nous
anime ; loin de là. Il s’agit simplement de justice, pilier sans
lequel aucune paix sociale ne peut être garantie.
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Honorables Députés,
La vision d’un « Sénégal Souverain », a été prise en charge
dès la formation du Gouvernement avec notamment
l’exigence de défendre (en tout premier lieu) les intérêts du
Sénégal et de ne plus jamais nous laisser dicter notre
conduite dans la gestion des affaires publiques et la défense
du citoyen sénégalais.

Il en est pour preuve les positions ouvertement affichées
par Monsieur le Président de la République dans les
instances internationales, que ce soit à la tribune des
Nations Unies, au Forum mondial pour la souveraineté et
l’innovation vaccinales, au Sommet des Jeux olympiques du
développement durable, aux réunions de l’Organisation de la
Coopération islamique. Nous militons pour un rééquilibrage
de la gouvernance mondiale et le respect des valeurs
universelles de paix et de droits de l’homme, en particulier la
fin du génocide à Gaza et la reconnaissance des droits
inaliénables du peuple palestinien.
Au plan interne, la célébration du 80ème anniversaire du
Massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye le 1er
décembre 1944, a été l’occasion d’affirmer notre exigence
de souveraineté dans le rétablissement des faits tronqués,
maquillés et cachés depuis 80 ans.
Le non-renouvellement à l’expiration de son délai, le 17
novembre 2024, des accords de pêche qui liaient le
Sénégal à l’Union Européenne marque également notre
volonté unilatérale de défendre les intérêts de notre pêche
artisanale, de notre armement national et de notre industrie
locale de pêche.
Concernant la souveraineté monétaire de l’Union
Monétaire Ouest Africaine (UMOA), notre Gouvernement a
eu des échanges avec la BCEAO sur l’état et les
perspectives de mise en œuvre de la réforme du Franc CFA.
S’agissant de la souveraineté en matière de défense, le
Président de la République a annoncé la fermeture
prochaine des bases militaires de la France au Sénégal.
Enfin, pour ce qui est de la politique étrangère du Sénégal,
les nouvelles bases ont été jetées, à savoir le retour à
l’orthodoxie dans la représentation diplomatique sénégalaise
à l’étranger avec l’accréditation de diplomates de carrières
ainsi que le focus mis sur le renforcement des liens de
coopération avec les pays africains.
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Honorables Députés,
Le renouveau du Sénégal aux plans intérieur et extérieur ne
peut réussir sans une administration publique efficace et
dotée éthique et de déontologie ainsi que des sociétés
publiques et parapubliques régies par une stricte
gouvernance financière.
Cela a été martelé par le Président de la République et suivi
d’actions, à l’issue du premier Conseil des Ministres, avec sa
lettre transmise le 08 avril 2024, individuellement à chaque
agent de l’Etat, pour les inviter à la droiture, la probité et
l’exemplarité, toujours au travers des principes de « JUB,
JUBAL, JUBANTI ».
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Honorables Députés,
Nous avons écouté et compris la demande citoyenne pour
une meilleure gouvernance du pays, mais nous avons
également accordé une priorité au cours des huit derniers
mois à la demande sociale des Sénégalais, qui veulent une
meilleure qualité de vie.
A cet égard, nous nous sommes attaqués à la Vie chère
en mettant en place, dès le mois de juin 2024, dans un
contexte de finances publiques en détresse, des mesures de
réduction des prix de denrées de première nécessité.
Concernant le coût du carburant et de l’électricité, les
mesures utiles ont été prises pour le rétablissement de
l’orthodoxie dans la passation des marchés d’approvisionnement en hydrocarbures et la diversification
de leurs sources.
S’agissant du cadre de vie des Sénégalais, notre
Gouvernement a eu à engager depuis le mois d’avril des
fortes initiatives pour (i) la gestion des inondations et les
crues, (ii) le fonctionnement régulier du ramassage des
ordures par l’apurement des arriérés de paiement dus par la
SONAGED aux concessionnaires et (iii) l’organisation
mensuelle d’une journée SETAL SUNU REEW. S’agissant
en particulier de la gestion des inondations et des crues, des
sommes conséquentes ont été dégagées pour y faire face,
nous amenant à demander un audit du Programme
Décennal de Gestion des Inondations (PDGI) et du
Programme d’Assainissement des Dix Villes qui ont englouti
respectivement 285 milliards de FCFA et 77 milliards de
FCFA, sans résultats tangibles.
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Honorables Députés,
Dans le domaine de l’équité sociale, préoccupation
prioritaire pour le Gouvernement, nous nous sommes attelés
à gérer l’impact des contraintes de finances publiques sur le
paiement des bourses de sécurité familiale avec
l’apurement des arriérés prévu au cours du premier trimestre


  1. L’équité sociale s’est également manifestée sur tout le
    territoire national à chaque fois que des catastrophes
    naturelles ou des accidents sont remarqués, par des appuis
    financiers et en nature notamment à la suite des
    inondations, des crues des fleuves Sénégal et Gambie, des
    accidents routiers.
    Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
    Honorables Députés,
    Mon Gouvernement a pris résolument en charge un maillon
    essentiel de notre développement économique et social au
    cours des huit (08) derniers mois, à savoir le capital humain,
    en particulier le secteur de l’éducation et de la formation.
    Deux conseils interministériels ont été consacrés à la
    préparation des examens et concours ainsi qu’à la rentrée
    scolaire 2024/2025.
    D’importantes décisions ont été prises à l’issue de ces
    conseils, parmi lesquelles la résorption du déficit
    d’enseignants,
    l’élimination
    progressive des abris provisoires, la prise en charge de la problématique du défaut
    de pièces d’état civil des élèves, le paiement des primes et
    indemnités d’examens. Mon Gouvernement se préoccupe
    fortement des taux d’échecs élevés au CFEE (34,5 %), au
    BFEM (26 %) et au Baccalauréat (49,5 %). Cela signifie
    qu’une proportion significative de nos enfants quitte l’école
    sans un diplôme correspondant à leur cycle scolaire. Nous
    devons y remédier.
    Dans le domaine de l’enseignement supérieur, le défi majeur
    en cours de prise en charge est la transformation systémique
    du secteur, avec la mise en place imminente d’un Comité de
    pilotage chargé de proposer au Président de la République
    des mesures pertinentes à cette fin. D’ores et déjà, les
    actions requises pour le rétablissement du calendrier
    universitaire et la pacification de l’espace universitaire ont
    été engagées.
    Les actions en direction de la jeunesse et de la promotion
    de la citoyenneté n’ont pas été en reste depuis avril 2024,
    avec l’organisation
    des vacances agricoles, le
    niveau de la Primature pour plus d’impact et la
    systématisation du concept Armée-Nation dans tous les
    domaines d’activités appropriés.
    Dans le domaine du Sport, nous avons soutenu les
    compétitions dans les disciplines phares et pris résolument
    en charge l’organisation des Jeux Olympiques de la
    Jeunesse Dakar 2026.
    Dans le secteur de la santé, la préoccupation principale a
    été de garantir la continuité de service et la qualité de
    l’accueil dans les services hospitaliers, ainsi que de passer
    en revue le programme de construction d’hôpitaux qui souffre
    de beaucoup d’actes de mauvaise gestion.
    Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
    Honorables Députés,
    Notre Gouvernement s’est appesanti également, au cours de
    ces huit (08) derniers mois, sur les problématiques
    d’approvisionnement en eau potable, les questions
    environnementales et les infrastructures de transport.
    Concernant l’approvisionnement en eau potable, nous
    avons fermement engagé la résolution des insuffisances
    dans la gestion de l’hydraulique rurale et urbaine, avec
    notamment des directives pour mettre un terme aux

    incongruences caractérisées de la traversée de zones
    rurales non desservies en eau potable par des canalisations
    d’eau destinées aux villes.
    Dans le domaine de l’environnement, mon Gouvernement
    a pris des mesures fortes avec la suspension jusqu’au 30 juin
    2027, des activités minières autour de la rive gauche du
    fleuve de la Falémé, sur un rayon de cinq cents mètres.
    Dans le domaine des infrastructures physiques, mon
    Gouvernement a réalisé un état des lieux des programmes
    et projets de constructions d’infrastructures routières,
    portuaires et aéroportuaires. Cet état des lieux a révélé
    certaines dérives et des intérêts sacrifiés de l’Etat du
    Sénégal.
    Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
    Honorables Députés,
    Tous ces rappels m’ont paru utiles pour prendre la mesure
    des immenses défis déjà relevés par notre Gouvernement en
    si peu de temps, mais aussi des obstacles majeurs à franchir
    pour un « Sénégal prospère ».
    Au cours des huit (08) derniers mois, le principal handicap
    auquel a été confronté mon Gouvernement est l’héritage de
    la gestion d’un pays au milieu du gué, à l’image d’un bateau
    à bout de carburant dans une mer agitée. Il nous fallait à la
    fois,
    déconstruire les mauvais choix, attelages et
    agencements, redresser les manquements et choix
    malencontreux et construire les fondations du nouveau
    Projet.
    Ardue fut la tâche dans un contexte de fortes attentes de
    l’ensemble des agents économiques et des partenaires.
    Notre Gouvernement a donc pris le pari de la transparence
    et de l’arbitrage entre les besoins multiformes et complexes.
    Nous avons ainsi procédé à l’apurement des arriérés de
    paiement sur les engagements de l’Etat au titre des trois
    précédentes campagnes agricoles (73 milliards de FCFA) et
    sur les autres engagements de dette intérieure. Nous avons
    soutenu les entreprises publiques en difficulté dans l’attente
    de leur restructuration (Dakar Dem Dikk, Air Sénégal, La
    Poste, SAPCO, etc.). Nous avons aussi soutenu la
    campagne de production agricole 2024 en intrants
    (subvention de 120 milliards). Nous avons également
    procédé, en rapport avec les acteurs, notamment le CNIA,
    au relèvement du prix plancher d’achat des arachides pour
    le porter de 280 FCFA à 305 FCFA le kilogramme.

    Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
    Honorables députés,
    Nous voilà à quelques encablures de la clôture de l’exercice
    budgétaire 2024, avec une Loi de finances rectificative de
    vérité et de transparence, gage de notre engagement de
    « dire toujours la vérité à notre Peuple, rien que la Vérité,
    toute la Vérité ».
    Nous n’avons pas pu tout faire, satisfaire tout un chacun
    malgré notre extrême conscience de l’impact sur les
    opérateurs économiques qui ont eu à contracter avec l’Etat,
    avant l’arrivée au pouvoir de notre régime. Certains d’entre
    eux sont malheureusement à tout le moins co-auteurs avec
    l’Etat des dérives constatées, en acceptant d’exécuter des
    marchés par anticipation. Nous évaluerons la situation de
    chacun et procéderons aux paiements, selon les moyens de
    l’Etat durant l’année 2025.
    Nous avons également lancé des audits fiscaux pour lutter
    contre la fraude fiscale et l’évitement fiscal.
    Cet
    exercice
    de déconstruction, redressement et
    construction nécessite un dialogue social fécond. Dans ce
    cadre, sur les directives du Président de la République, nous
    avons établi une situation de référence des revendications
    sociales que nous traiterons dès le début de l’année 2025,

    au travers de rencontres avec les organisations syndicales.
    Le maître mot sera un exercice de vérité et de responsabilité,
    en s’accordant sur ce qui est réaliste et supportable par
    l’Etat, de ce qui est hors de la portée des moyens publics et,
    donc, à surseoir jusqu’à meilleure fortune.
    Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
    Honorables Députés,
    Ces huit (08) derniers mois ont également été consacrés à
    un Sénégal « ancré dans des valeurs fortes », qu’elles soient
    culturelles ou religieuses.
    Dans le domaine de la culture, nous avons renforcé les
    acquis et engagé des réflexions pour le renouveau culturel
    du pays. Nous avons également répondu à une vieille
    doléance des artistes en adoptant, en octobre 2024, un
    décret sur la rémunération de la copie privée. Nous avons
    aussi préservé, en l’achetant, la bibliothèque de l’ancien
    Président Léopold Sédar Senghor qui avait été mise aux
    enchères.
    Dans le domaine religieux, nous avons créé une Direction
    des Affaires religieuses et de l’insertion des diplômés en
    langue arabe. Nous avons également assuré le soutien
    habituel aux principales manifestations des confréries

    religieuses musulmanes et de l’église catholique. Nous
    avons continué de magnifier la belle communion des
    différentes composantes religieuses de la Nation, dans la
    tolérance et le respect mutuel.
    Enfin, dans le domaine de la presse, mon Gouvernement
    a procédé à la restructuration du secteur des médias, avec
    le retour à l’orthodoxie en matière de déclaration d’activités
    et le respect des préconisations légales et réglementaires.

    ❖ DES RUPTURES A POSER
    Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
    Honorables Députés,
    L’état des lieux dressé ci-dessus est particulièrement grave.
    Notre ambition de mettre le Sénégal sur une nouvelle
    trajectoire n’est pas compatible avec ces méthodes du
    passé. Là-dessus, nous avons reçu du peuple sénégalais un
    mandat clair : la RUPTURE. Un changement profond de
    paradigme dans les politiques publiques s’impose, aussi bien
    dans le contenu que dans la méthode.
    Dans ce cadre, notre gouvernement a opté pour sept (7)
    ruptures majeures, dont les premières applications se sont
    traduites, depuis le mois d’avril 2024, par des avancées
    concrètes et des réalisations tangibles. – La première, c’est le retour de l’ambition : nous
    sommes capables de nous développer, et nous ne le ferons
    que par nous-mêmes. L’histoire sur les 2 derniers siècles
    fleurit d’exemples de Nations qui ont su en une à deux
    générations passer de
    la
    pauvreté
    absolue
    au
    développement, où du « tiers au premier monde » pour citer
    l’ancien Premier Ministre de Singapour Lee Kwan Yew. Voilà
    l’ambition que nous avons pour notre pays. Pour cela, nous
    devons commencer par nous regarder autrement, pour croire
    en nous-mêmes : 3 siècles de traite, d’asservissement et de
    dépendance ont sournoisement diffusé un « complexe du
    colonisé ». Nous devons en sortir et inculquer à nos enfants
    une culture de fierté et d’ambition. Nous devons en outre
    sortir de la défiance mutuelle et voir l’avenir en confiance.
    Nous devons avoir une confiance paisible mais inébranlable
    en nous-mêmes et au génie de notre Peuple : confiance en
    nos compétences locales pour penser notre développement,
    confiance en notre secteur privé national, dans le cadre d’un
    patriotisme économique réfléchi, stratégique et assumé,
    pour valoriser pleinement nos ressources locales et
    développer des moteurs de croissance endogènes et
    compétitifs. – La seconde rupture est celle du passage d’une
    logique d’urgences et de saupoudrage à court terme à
    une logique de vision et de planification à long terme : Si
    nous voulons être développés dans une (1) à deux (2)
    générations, c’est maintenant qu’il faut définir ce que nous
    voulons devenir, et commencer pas-à-pas, mandat après
    mandat, à poser les briques successives vers ce Sénégal de
    demain. Nos classes politiques ont pris l’habitude de faire
    miroiter des miracles d’ici la prochaine élection. Comme
    nous avons des élections, tous les deux (2) à cinq (5) ans, la
    vision et l’action sont focalisées sur le court terme. Les
    trésors de ressources financières, humaines et de temps
    mobilisés de façon non-coordonnée dans la recherche
    d’effets spectaculaires du jour au lendemain, nous font
    fatalement retomber, tel Sisyphe, au pied de la montagne,
    avec notre fardeau toujours plus lourd, et nos forces toujours
    moins vives, de la vanité de nos efforts. Dès lors, en lieu et
    place d’une vision ambitieuse, construite progressivement et
    méthodiquement, nous voyons une ribambelle de projets,
    d’urgence parfois douteuse, qui poussent comme des
    champignons et évoluent au fil de l’actualité et des
    inaugurations sur catalogue. Au final, l’action publique se
    résume essentiellement à du saupoudrage : elle mobilise le
    temps et l’énergie de nombreux acteurs, coûte cher, mais a
    peu d’impact. Les citoyens n’en sont pas dupes, au
    demeurant, même si les leviers d’actions contre cette
    gabegie leur manquent. Ne nous y trompons pas, en votant
    massivement pour le PROJET, c’est bien cette culture
    politicienne du saupoudrage de courte vue que les
    Sénégalais ont rejeté avec fracas. Ils savent que rien de
    solide, pour leur avenir et l’avenir de leurs enfants, ne se fera
    sans une vision ambitieuse, une planification sérieuse et une
    exécution rigoureuse. Ainsi, en rupture avec cette culture,
    notre gouvernement définira de façon précise le Sénégal que
    nous voulons pour demain, non pas en nous confinant à deux
    (2) ans, cinq (5) ans, ou la prochaine élection, mais armés
    d’une vision à vingt-cinq (25) ans, qui nous permette de nous
    attaquer de façon résolue aux batailles prioritaires pour sa
    mise en œuvre. Par ce moyen seulement, nous pourrons
    apporter des réponses sérieuses et durables aux aspirations
    des Sénégalais, en en finalisant certaines, en en initiant
    d’autres, et passant le témoin de génération en génération,
    en nous étant assurés que des fondements solides sont en
    place et les jalons posés. Pour chacune de ces batailles,
    notre gouvernement communiquera de façon honnête,
    transparente et responsable avec les citoyens. L’obsession
    de la prochaine élection, les pressions politiques du moment
    ne doivent pas dévier les actions sur le court terme et
    produire des effets détournés dans la conduite de politiques
    et de décisions qui exigent une vision à long terme. C’est
    maintenant qu’il faut redonner au PLAN son rôle et sa
    dimension « Diaïste ». Ainsi, l’Agenda national de
    Transformation, désormais unique référentiel de nos
    politiques publiques, élaboré en seulement six mois,
    entièrement par des compétences nationales, sera
    opérationnalisé à travers un Master Plan de dix (10) ans, qui
    déterminera les choix de politiques sectorielles, et un Plan
    d’Actions Quinquennal, qui encadrera rigoureusement la
    programmation et l’exécution budgétaire. –
    La troisième rupture est celle d’une logique de
    dépenses à une logique de résultats. Le sentiment
    largement diffusé aujourd’hui, c’est que l’impact d’une
    activité se mesure aux montants dépensés. Il y a toujours
    des inondations ? Pourtant nous avons dépensé des
    milliards !
    L’agriculture sénégalaise va mal ? Mais non,
    regardez tout ce qu’on a dépensé en subventions et en
    machines ! Cette culture apparaît dans toute l’ironie de sa
    splendeur lorsqu’on présente un budget de 7 000 milliards
    de FCFA comme une prouesse. Ce qui compte, ce n’est pas
    de dépenser des milliards, c’est de bien dépenser, pour
    changer dans les faits, et pour le mieux, la vie de chaque
    Sénégalais. Ainsi, notre gouvernement travaillera à
    réorienter notre administration vers une culture de résultat.
    Notre priorité, ce ne sera plus combien de milliards ont été
    dépensés, mais bien l’impact relatif de chaque franc
    dépensé. Nous allons bâtir un État sénégalais capable, avec
    moins de faire mieux. Du reste, cette logique du résultat et
    de l’impact ne sera pas seulement valable pour les dépenses
    issues de nos ressources publiques, elle le sera tout autant
    pour les ressources issues de nos partenaires au
    développement.
    A cet effet, nous avons commencé à mettre en place
    un nouveau dispositif d’identification et de sélection des
    investissements publics, en évitant d’engager des opérations
    d’investissements que le secteur privé pourrait et devrait
    réaliser. Dans cette perspective, la politique de partenariats
    de type public-privé (PPP) sera repensée, pour corriger les
    déséquilibres et imperfections constatés au cours de la
    dernière décennie.
    Une attention particulière sera apportée au coût
    unitaire, en redéfinissant la politique de commande publique
    et en retenant partout des prix de référence. La qualité des
    ouvrages et les délais de livraisons de la commande publique
    deviendront des normes que tout contractant devra
    respecter. Par-dessus tout, la transparence devra être de
    rigueur dans le choix des entreprises contractantes, qui
    devront remplir toutes les exigences de qualifications et
    d’expériences requises.

29

La quatrième rupture : d’une logique de gestion
partisane à une logique de participation citoyenne. Notre
ambition pour le Sénégal ne peut réussir sans une adhésion
durable des populations, sans la participation de tous à la
construction commune d’un « Sénégal nouveau ». En votant
pour le PROJET, les Sénégalais ont également rejeté cette
façon de faire de la politique, où l’on proclame la main sur le
cœur que la PATRIE viendra avant le PARTI, et où chaque
acte posé démontre le contraire. Nous ne voulons plus d’une
gestion du pays qui se résume à la gestion partisane d’une
clientèle politique. Nous ne voulons plus d’un pays où les
richesses sont accaparées par un clan. Nous voulons au
contraire un Sénégal où les ressources du pays sont gérées
au profit de tous, et où le mérite est plus important que
l’appartenance familiale, ethnique ou politique. –
La cinquième rupture consacre le passage
d’une gestion centralisée à outrance à une logique de
gestion déconcentrée, disons territorialisée. En effet,
notre ambition pour le Sénégal ne pourra être réalisée sans
une gestion plus proche des territoires.
Faire reculer le centralisme au profit de la gestion de
proximité. Notre action sera, dès lors, de procéder à de
profondes réformes en matière de décentralisation, de
fiscalité et de gestion budgétaire entre autres, afin de libérer
le potentiel de nos terroirs.
Au sein de ces pôles, les villes-épicentres seront au cœur de
la nouvelle stratégie ; elles bénéficieront d’investissements
conséquents en matière d’eau et d’assainissement,
d’électrification, de gestion des déchets, d’infrastructures de
transport et numérique et j’en passe.
Dans la même foulée, la décentralisation sera approfondie,
en renforçant les compétences, les capacités et les moyens
financiers des collectivités territoriales. La charte de la
déconcentration sera intégralement mise en œuvre, afin de
rapprocher l’Administration des usagers du service public.
La sixième rupture consiste à bannir la logique
d’accaparement au bénéfice d’une minorité au profit
d’une logique d’équité et de justice. La reddition des
comptes, puisque c’est de cela qu’il s’agit, ne doit plus être
perçue comme une exception aux règles de gestion de la
chose publique, mais plutôt un principe de transparence et
une exigence de gouvernance.
Nous nous inscrirons dans ce cadre, aussi bien pour l’audit
de l’utilisation des fonds publics, antérieurement à notre
arrivée au pouvoir, que pour la gestion des affaires publiques
durant les années de notre gouvernance.
L’Etat veillera à ce que les structures de contrôle et les
juridictions compétentes puissent exercer leurs missions
respectives, conformément aux lois et règlements, mais
également en application des principes de la séparation des
pouvoirs et de la présomption d’innocence.
Nous mettrons ainsi en œuvre les conclusions des Assises
de la Justice ayant fait l’objet de consensus, et poursuivrons
les consultations et le dialogue pour bâtir un pacte social
durable. Nul ne pourra désormais se prévaloir d’une
proximité partisane pour accéder à des faveurs indues ou se
protéger de sanctions méritées. Chaque talent national sera
promu, en ne tenant compte, ni de son origine, ni de sa
religion, ni de son appartenance partisane.
Enfin, la septième rupture implique le passage d’une
Administration bureaucratique à une Administration
moderne et performante. L’Administration doit être le fer de
lance de la conduite du changement auquel nous invite le
Chef de l’Etat. Elle sera plus attentive et orientée vers la
satisfaction de l’usager. Le clientélisme y sera aboli.
Conformément à l’invite du Chef de l’Etat aux agents de
l’Administration, chaque agent de l’Etat, à quelque niveau
qu’il soit, devra faire sien ce nouveau paradigme d’une
Administration performante et moderne. A cet effet, le
Gouvernement engagera les réformes idoines pour doter les
services administratifs de capacités humaines qualifiées et
motivées, ainsi que des moyens de fonctionnement liés, tout
en amplifiant la lutte contre les gaspillages dans les
dépenses courantes. La corruption et la concussion seront
combattues sans faiblesse, en commençant par accélérer
l’automatisation des procédures administratives.
Nous avons déjà entrepris de bâtir une Administration
publique autour des principes de probité et d’intégrité autour
du « JUB, JUBAL, JUBANTI ».

❖ LE CAP 2025-2029
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Honorables Députés,
Les ruptures que je viens d’évoquer guideront notre Stratégie
opérationnelle pour les cinq (5) prochaines années.
Pour cela, notre premier devoir est de traduire la Vision
du Chef de l’Etat de façon concrète, pour qu’elle soit
partagée et que chaque Sénégalais soit fier d’en parler, soit
fier chaque jour d’y apporter sa pierre.
D’abord, un Sénégal souverain, sera une réalité tangible si
nous nous en donnons les moyens, en matière économique,
énergétique, alimentaire, pharmaceutique, scientifique,
technologique et sécuritaire.
Un Sénégal juste repose sur une véritable paix sociale, une
nation où règnent la justice, l’équité, l’unité et la cohésion
nationale.
Un Sénégal prospère implique de tripler le revenu par
habitant pour rejoindre la catégorie supérieure des pays à
revenu intermédiaire. Cette ambition sera réalisée grâce à
une croissance annuelle minimale de 6,5 % sur 25 ans, qui
transforme qualitativement la vie des populations.
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Honorables Députés,
L’Agenda national de Transformation se décline en quatre (4)
axes, à savoir : – Axe 1 : Une Economie compétitive ; – Axe 2 : Un Capital humain de qualité et équité sociale ; – Axe 3 : Un Aménagement et un Développement
durables ; et – Axe 4 : Une Bonne gouvernance et un engagement
africain.
A- PREREQUIS
Les conditions de succès de cette vision reposent sur
des prérequis relatifs à la présence d’un État stratège
sachant anticiper les mutations, planifier les actions,
réguler efficacement et dans la transparence, les
politiques publiques.
Ces prérequis ne sont toutefois pas des conditions
suffisantes dans le cas des pays en développement comme
le Sénégal, fortement dépendants des flux de financements
et d’investissements étrangers. Il leur faut impérativement
résoudre cette problématique de dépendance en relevant
sensiblement leurs capacités de mobilisation de ressources
internes
au
travers
de
la
politique
fiscale,
l’approfondissement du marché du crédit bancaire et du
marché financier, mais surtout la promotion de mécanismes
alternatifs de financement.
Concernant la politique de relèvement sensible des
recettes de l’Etat :
La fiscalité́ est certainement le maillon le plus important de
la politique budgétaire. Cependant, le Sénégal peine à̀
mobiliser de manière optimale les recettes fiscales, principal
instrument de financement souverain. Aujourd’hui, nous
sommes à un taux de pression fiscale d’un peu moins de 18
%, en décà donc du ratio de 20 % fixé par le critère de
convergence de l’UEMOA.
Notre ambition est d’atteindre et de maintenir un taux de
pression fiscale supérieur ou au moins égal à 20 %, ce qui
correspondrait à des recettes additionnelles de plusieurs
centaines de milliards annuelles.
Ce résultat est largement à notre portée, si notre système
fiscal et nos administrations fiscale et douanière qui
l’exécutent sont purgés des tares qui plombent leur action.

Il s’agit notamment de juguler le phénomène incontrôlé́ des
niches fiscales avec son corollaire mal ou sous-évalué de
pertes de recettes.
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Honorables Députés,
Dans le cadre de l’ambitieuse réforme fiscale que je propose,
mon Gouvernement s’engage ici et maintenant à formuler et
à mettre en œuvre des mesures fortes de rationalisation des
dépenses fiscales, afin de réduire progressivement l’impact
des exonérations sur la mobilisation des recettes tout en
restaurant des marges budgétaires pour le financement de
notre politique économique et sociale.
Notre politique fiscale conciliera le besoin de mobilisation
des recettes fiscales à la politique de promotion des
investissements dans le pays.
Pour relever ce défi, le Sénégal procèdera à l’évaluation
d’impact économique et social des avantages fiscaux au
delà des évaluations budgétaires habituelles. Aujourd’hui,
l’analyse des données sur les dépenses fiscales donne
l’impression d’une générosité sans contrôle de l’État pour
des résultats dont l’efficacité n’est pas démontrée. Ces

dépenses évaluées, sur la période 2019-2022, s’élèvent à
2.232 milliards de FCFA.
Cet exercice devrait être un instrument de pilotage
permettant d’apprécier l’efficacité et l’efficience des
dépenses fiscales.
− Ainsi, nous élargirons le périmètre de l’évaluation des
dépenses fiscales (mesures recensées et évaluées) à
travers l’audit exhaustif de toutes les mesures tendant à
baisser le poids de la fiscalité pour une activité
économique ou une catégorie socio-professionnelle de
citoyen-contribuables.
− Une nouvelle matrice des mesures dérogatoires devra
être dressée à fin décembre 2025.
Le Gouvernement travaillera également sur la rationalisation
des exonérations relatives :
− à l’impôt sur les sociétés des cimenteries ;
− à l’impôt sur le revenu, notamment par une
réactualisation du barème progressif ;
− aux consommations de la tranche sociale des livraisons
d’eau et d’électricité pour ne viser que les
consommateurs les plus défavorisés.
Les nombreuses conventions fiscales conclues par le

Sénégal seront également examinées.
Au terme des divers recoupements, à ce jour, le Sénégal
disposerait de dix-huit (18) conventions fiscales bilatérales
en vigueur. Cette politique est un véritable boulevard à la
fraude et l’évasion fiscales.
C’est pourquoi, conformément aux directives du Président
de la République, nous procèderons au retrait du Sénégal de
toute convention bilatérale avec un paradis fiscal et
renégocierons les clauses défavorables des conventions
conclues avec des États à fiscalité́ normale (c’est le cas
notamment des conventions de non double imposition avec
certains pays).
Nous lancerons le chantier de la rationalisation des mesures
dérogatoires éparpillées dans plusieurs textes (Code minier,
Zones franches industrielles, régime de l’entreprise franche
d’exportation, Code pétrolier, Code des télécommunications,
Code des investissements, etc.), et leur rapatriement dans
un seul corpus qu’est le Code général des Impôts, qui sera
un chantier prioritaire.
Monsieur le président de l’Assemblée nationale
Honorables Députés
En plus de ces mesures, il sera procédé à une vaste réforme
du Code général des Impôts en agissant inversement sur les
taux et l’assiette d’imposition. Pour nous, élargir l’assiette
fiscale, tout en abaissant graduellement les taux d’imposition
moyen, est la stratégie appropriée pour parvenir à une
fiscalité efficace et équitable.
Pour ce qui est de l’assiette, par exemple, la correcte
fiscalisation de secteurs à fort potentiel tels l’immobilier, le
foncier et l’informel est un impératif budgétaire prioritaire.
Par ailleurs, nous procéderons à la réinstauration du
dispositif de contrôle et de taxations des appels entrants
supprimé en 2012, juste quelques mois après l’arrivée au
pouvoir du précédent Président de la République.
Initialement, la taxation sur les appels entrant devait
permettre à l’Etat d’engranger des recettes parafiscales de
l’ordre de 50 milliards de FCFA par année. Ce cadeau fiscal
bien généreux ne se fondait sur aucun argument
techniquement documenté et économiquement justifié, si ce
n’est le respect d’engagements de campagne auprès du
patronat étranger du secteur des télécommunications
Ce renoncement a fait perdre au Trésor public des centaines
de milliards FCFA, de 2012 à 2024.
Mon Gouvernement s’engage, dès ce premier trimestre
2025, à remettre sur la table cette question. Une étude
documentée, impliquant toutes les parties prenantes
(Ministère en charge Télécommunications, Ministère en
charge des Finances, ARTP, Direction générale des Impôts
et des Domaines, Opérateurs de téléphonie, Associations
consuméristes) sera réalisée. Sur cette base, une nouvelle
réglementation instituant un système de contrôle et de
taxation des communications téléphoniques internationales
entrant en République du Sénégal sera adoptée.
Un accent sera consacré à la formation des administrations
pour leur permettre de pouvoir faire face aux opérations
complexes
d’évasion,
notamment
les
opérations
transfrontalières (prix de transfert, montages abusifs et
autres), qui appauvrissent le pays de ressources précieuses
pour le financement de son développement.
Enfin, nous lutterons farouchement contre les pratiques
permissives, corruptrices et dommageables à l’intérêt
national telles que celles consistant en des manipulations du
code général des impôts pour y introduire des dispositions
comme les remises gracieuses aux entreprises, ou la
procédure de l’arbitrage fiscal permettant au ministre chargé
des Finances, de renoncer à des recettes fiscales votées par
l’Assemblée nationale au nom du peuple sénégalais.
S’agissant de la Douane, le système de dédouanement du
Sénégal étant ad valorem (basé sur valeur transactionnelle
des marchandises (article 18 du Code des Douanes)), il entre
souvent en contradiction avec la volonté de l’Etat d’élaborer
des politiques de soutien au pouvoir d’achat des populations
qui nécessitent l’adoption de méthodes ad hoc, discutées
avec les acteurs institutionnels et les opérateurs
économiques, pour arrêter un niveau de dédouanement qui
satisfait cet impératif. D’où la nécessité d’une révision du
Code des douanes pour intégrer la possibilité légale
d’adopter pour une liste limitative de produits considérés
comme essentiels (fixée annuellement par arrêté du ministre
en charge du budget), un système de dédouanement
spécifique à l’importation.
Sur le plan de la transparence dans les lieux d’exercice du
pouvoir de l’agent public, il sera procédé à l’ouverture des
espaces de travail, surtout dans les bureaux de
dédouanement (open space). En effet, les efforts consentis
en matière de dématérialisation des procédures, au lieu de
créer un environnement nouveau marqué par un traitement
sans papier et sans usager, ont laissé les pratiques
« corruptogènes » perdurer en l’absence d’une modification
indispensable de l’espace de travail. Pourtant, un pays voisin
comme la Gambie a adopté le système des open space pour
les agents chargés du traitement et de la vérification des
déclarations dans les bureaux de dédouanement.
Les chantiers ambitieux en matière de digitalisation des
procédures douanières et des formalités du commerce
extérieur, vont être accompagnés d’une réforme des
structures portant notamment sur les bureaux de
dédouanement hérités de la colonisation et ne répondant
plus aux exigences moderne du service à l’usager.
Nous renforcerons le programme de modernisation de
l’administration des douanes (PROMAD), particulièrement
dans ses aspects surveillance du territoire douanier et lutte
contre la criminalité transnationale. L’environnement
sécuritaire et la recrudescence des divers trafics justifient la
montée en puissance d’une administration dont le champ
d’action est la frontière. Il s’agit de digitaliser la surveillance
douanière avec l’érection d’un centre de commandement des
opérations qui intègre les outils les plus modernes de suivi
d’abord de l’action du service sur l’étendue du territoire (suivi
des moyens humains et matériels pour l’efficience et la

transparence), mais également du mouvement des
expéditions et autres cargaisons (éviter les détournements
de destination préjudiciables au Trésor public), et enfin, avoir
un regard permanent sur les points névralgiques de la
frontière (vidéosurveillance, utilisation de drones en appui à
des unités avancées qui serviront également au partage de
renseignements avec les autres FDS). Mon gouvernement
fera le nécessaire pour mobiliser et mettre en place le
financement nécessaire à cet ambitieux projet déjà ficelé.
La rationalisation du train de vie de l’Etat constitue un
autre pilier important du travail gouvernemental. Les
dépenses relatives au train de vie de l’Etat représentent, en
2024, 16 % du PIB et 53 % des dépenses totales de l’Etat, ce
qui laisse peu de marges pour la prise en charge des
investissements publics.
S’agissant de la masse salariale, il sera réalisé un audit du
secteur public ainsi que du régime indemnitaire. Il y est
recherché plus de performance, mais également plus de
transparence et plus d’équité dans les recrutements, les
promotions et les traitements salariaux.
Toute proposition de recrutement de nouveau personnel
devra être accompagnée d’une fiche d’évaluation du besoin,

en identifiant clairement la valeur ajoutée créée, considérant
les ressources disponibles.
Nous mettrons en œuvre, dès 2026, un budget à base zéro ;
ce qui nous donnera l’occasion de traquer toutes les niches
de gaspillages qui figurent, année après année, dans les
dépenses courantes, sous la rubrique intitulée « services
votés ». Les mesures nouvelles des budgets-programmes
seront également minutieusement étudiées.
Dans la même veine, des audits organisationnels seront
menés dans les différents services publics, afin de
rationaliser, dans tous les domaines, l’architecture et la
structuration des administrations, agences et entreprises
publiques et parapubliques.
La mise en place d’un système de centralisation des
achats de mobiliers et des fournitures permettra de
rationaliser la commande publique et de faire des économies
substantielles, tout en privilégiant systématiquement le
mobilier national dans le choix.
Les mesures de rationalisation des dépenses courantes
s’accompagneront d’une amélioration de l’efficacité dans le
choix et dans l’exécution des investissements publics.
Désormais, l’inscription d’un projet d’investissement dans le
budget devra préalablement et systématiquement passer par

les processus de maturation et être présenté devant un
Comité national de sélection des investissements publics,
afin de s’assurer, notamment, de son alignement à la Vision
Sénégal 2050 et de sa soutenabilité budgétaire.
Dans cette même veine, le potentiel national d’économie
d’énergie, évalué á 28 % des consommations énergétiques
du pays (dont 36% pour le sous-secteur de l’électricité, 18%
pour celui des hydrocarbures et 40% pour les combustibles
de cuisson), sera exploité à fond pour les marges qu’il
permettra de dégager sur le coût des subventions d’État et
sur la consommation énergétique de l’administration (évalué
à 15%) ; en plus des effets positifs induits sur le portefeuille
des ménages et les capacités de la SENELEC (320 GWh à
moyen terme, 2.587 GWh à long terme et un écrêtement de
la pointe du réseau électrique de 441 MW).
Ces réformes seront difficiles mais elles constituent le socle
de notre nouvelle gouvernance budgétaire et financière.
Elles nous permettront de nous projeter dans une nouvelle
trajectoire budgétaire, qui alliera une consolidation
progressive vers un déficit budgétaire de 3 % dans un
horizon d’au maximum trois (3) ans, et une prise en charge
maitrisée des investissements structurants et de soutien à la
production, ainsi que des dépenses sociales et climato

sensibles. Conséquemment, l’encours actuel de la dette
publique, qui a atteint des proportions difficilement
soutenables, devra être ramené sous la barre des 70 % au
plus tard en 2029.
Monsieur le président de l’Assemblée nationale
Honorables députés
Je demeure convaincu, qu’il ne peut y avoir de
développement sans investissements domestiques en
monnaie locale. C’est fort de ce constat, que mon
Gouvernement compte faire de la promotion des
mécanismes innovants de financement le principal levier de
mobilisation de ressources domestiques auprès des
ménages, des entreprises non financières et des
investisseurs institutionnels.
En ce qui concerne les ménages, la stratégie de mobilisation
des
financements nécessaires à l’exécution des
programmes et projets de la SNDS 2025-2029 intégrera
l’intérêt à susciter auprès des Sénégalais pour leur
participation
financière
à
l’effort
de
transformation
structurelle du pays. À cet égard, un recours sera fait aux
Organismes de Placement Collectif (OPC) de types
conventionnel ou islamique selon les préférences des
épargnants sénégalais.

Ces OPC pourront souscrire à (i) des obligations et Sukuks
dits « Patriotes » émis par le Trésor public, ou par des
sociétés de projet pour les grands travaux figurant dans le
Référentiel, (ii) des actions de sociétés publiques ou
parapubliques, soit dans le cadre de la constitution de leur
capital social, de leur augmentation ou de l’ouverture de leur
capital social (iii) au rachat d’une partie des actions détenues
par des entités étrangères dans des sociétés de droit
sénégalais dans le cadre de la politique de souveraineté
nationale.
Pour les personnes physiques disposant de capacités
substantielles d’épargne et les entreprises sénégalaises
désireuses de se positionner dans la participation au
financement des grands travaux d’investissement, des
opérations de souveraineté économique (telles que les
rachats de parts d’entreprises étrangères) ou dans la
souscription aux augmentations de capital et à la cession de
parts de capital de l’Etat dans des entreprises publiques et
parapubliques, il leur sera offert la possibilité de participer à
des Fonds d’Investissement Alternatifs (FIA).
Concernant les investisseurs institutionnels publics
nationaux, l’accent sera mis sur l’épargne longue qu’ils
détiennent en la canalisant dans le financement des

programmes de la SNDS 2025-2029 financés sous la forme
de Project-finance. Il s’agit notamment de la Caisse des
Dépôts et Consignation (CDC), du Fonds national de retraite
et du FONSIS. Les caisses de retraite privées nationales et
les sociétés d’assurance seront également sollicitées dans
la structuration du financement de ces projets.
A cet égard, conformément aux dispositions de loi n° 2017
32 modifiant la loi n° 2006-03 relative à la CDC, des mesures
urgentes seront prises en vue du strict respect par les entités
assujetties au titre du dépôt à la CDC des fonds qu’elles
détiennent, en particulier les notaires et certains
concessionnaires.
S’agissant de l’approfondissement du marché du crédit
bancaire, le relèvement à 20 milliards de FCFA du capital
social minimum des banques au plus tard en janvier 2027,
devra renforcer les capacités de prêts des banques
notamment au secteur privé. Pour ce qui est des banques à
capitaux publics majoritaires, notamment La Banque
Agricole, la BNDE, la BHS et la BRM, mon Gouvernement
compte notablement augmenter leurs capacités de
financement au profit du secteur privé, en renforçant leurs
fonds propres à la mesure des ambitions du Plan
quinquennal pour les secteurs desservis en financement que

sont le secteur primaire, les PME, PMI et TPE ainsi que
l’habitat social.
Le secteur de la microfinance sera également davantage
mis à contribution dans le financement de l’artisanat, de la
formalisation du secteur informel et de l’agriculture.
Les mécanismes financiers publics de promotion et de
garantie du financement des secteurs jugés prioritaires par
le
Gouvernement, seront mis en synergie avec une
répartition claire des rôles et une meilleure articulation des
interventions en fonction des cibles.
Enfin, les mécanismes de financement verts seront
déployés pour tout projet ayant une composante de
durabilité.
Monsieur le président de l’Assemblée nationale
Honorables députés
L’emphase mise sur l’impérieuse nécessité de créer les
conditions endogènes d’agir d’abord sur notre potentiel
marginal de mobilisations de ressources domestiques,
constitue la meilleure garantie d’une résilience aux chocs
pouvant affecter les financements extérieurs auxquels mon
Gouvernement continuera de recourir de manière
responsable.

L’objectif visé est de diminuer l’exposition au risque de
change et de dégager des marges de manœuvre budgétaire
pour ramener et maintenir le profil de la dette extérieure à un
risque faible. Dans ce cadre, en notre qualité d’Etat membre
du FMI et du Groupe de la Banque Mondiale, le recours à
ces institutions obéira à leurs qualités respectives de prêteur
en dernier ressort notamment en cas de choc sur la balance
des paiements et de partenaire stratégique, pour les
investissements publics à des taux concessionnels, et privés
en particulier pour les PPP. Nous poursuivrons également les
excellentes relations avec le Groupe de la Banque Islamique
de Développement sur qui nous comptons énormément pour
développer nos opérations bilatérales mais aussi en qualité
d’institution catalyseur de notre résolution à attirer vers le
Sénégal davantage d’investissements privés et publics des
pays arabes et islamiques. Nous nous appuierons aussi sur
la Banque Africaine de Développement (BAD), partenaire
historique du Sénégal mais aussi sur les institutions
multilatérales sous régionales (BOAD, BIDC, etc), la BADEA,
la BEI ainsi que tous les autres multilatéraux désireux
d’intervenir dans le pays.
Mon Gouvernement compte également maintenir les
relations bilatérales de partenariats au développement avec

tous les pays qui s’inscrivent dans la ligne de nos choix de
politiques
économiques et sociales, sans d’autres
conditionnalités que celles tenant aux exigences techniques
et financières relatives au remboursement de leurs concours
financiers.
Par ailleurs, nous continuerons, en cas de besoin, de
procéder à des émissions d’euro-obligations et de Sukuks
principalement sous la forme de Project finance et, dans une
certaine mesure, pour la gestion du risque de refinancement
des obligations ou Sukuks échus ou à échoir.
Bref, nous maintiendrons avec la communauté financière
internationale et les marchés les meilleures relations
possibles, d’une part, dans le respect des intérêts du
Sénégal et, d’autre part, avec l’exigence d’une introspection,
de leur part, sur les inerties de leurs règles et attitudes qui
n’ont pu prévenir la situation désastreuse des finances
publiques héritée du régime précédent.
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Honorables Députés,
B – PROGRAMMES ET PROJETS
Nous nous sommes voulus ambitieux, à la mesure certes des
attentes des Sénégalais, mais surtout de la conviction ferme

des potentialités de notre pays en ressources naturelles,
mais surtout humaines.
Mon Gouvernement s’engage à bâtir une économie
attractive et compétitive, où la démocratie économique,
par la liberté économique et l’inclusion, sera de mise. Nous
mettrons en œuvre les réformes structurelles nécessaires
pour un environnement des affaires de classe mondiale,
libérer le potentiel du secteur privé national pour l’essor de
véritables champions nationaux innovants et conquérants, et
créer des emplois.
En effet, les nations qui réussissent le mieux dans le monde
sont celles qui permettent à l’initiative privée de se
développer, par un Etat sachant anticiper les mutations,
planifier les actions de développement, réguler, efficacement
et
dans la transparence, les activités économiques,
construire les bases fondamentales du développement et
réinclure socialement les plus faibles, partout sur le territoire
national. Pour ce faire, nous ferons la cartographie des
chaînes de valeur dans nos territoires, et la promotion d’un
dialogue public-privé sincère pour identifier les appuis à
apporter à notre secteur privé national.
Notre objectif est de créer un cadre où chaque Sénégalaise
et chaque Sénégalais pourra développer et exprimer ses

talents et sa créativité, où chaque entreprise, quelle que soit
sa taille, peut prospérer et contribuer pleinement au progrès
national sans devoir recourir à l’informalité.
Notre engagement à faire du secteur privé le moteur de la
création de richesse et d’emplois se traduira par la réforme
du Code des investissements afin d’en faire le seul régime
d’exception. Cette réforme vise à élargir les secteurs
éligibles ainsi qu’à revoir les critères d’éligibilité pour inclure
dans son champ d’application la petite, voire la très petite
entreprise, intégrer la problématique de l’accès au foncier,
les incitations non fiscales ou la redéfinition du régime de
protection des investisseurs. Un programme de marketing
international sera mis en place pour vendre le label « Invest
in Senegal ».
Les
procédures
administratives
relatives
à
l’investissement et au commerce extérieur seront revues
en profondeur. De manière plus globale, une transformation
ambitieuse de l’administration publique sera menée pour en
faire une institution moderne, accessible et centrée sur les
besoins des usagers. Les grands registres de l’État seront
digitalisés, et une phase pilote « zéro papier » remplacera
les processus traditionnels par des solutions numériques
pour simplifier les démarches et réduire les délais. Les

contrats de performance seront généralisés pour renforcer la
culture de responsabilité et améliorer l’efficacité des
services, soutenus par des mécanismes de suivi-évaluation
rigoureux.
Pour garantir l’équité, des politiques adaptées seront mises
en place pour inclure les populations marginalisées et
assurer un accès équitable aux services publics. Une
stratégie
nationale
d’accueil
et
d’orientation
institutionnalisera un service adapté à tous. Des PPP et des
financements innovants appuieront ces réformes, en
particulier dans les zones défavorisées.
Ces actions permettront de bâtir une administration
digitalisée, équitable et bien organisée, où les usagers
bénéficieront de services de qualité.
Les zones économiques spéciales et les agropoles
seront redynamisés, après évaluation, pour en faire de hauts
lieux d’accélération de la transformation productive de notre
pays. Ils seront des outils nous permettant d’améliorer la
compétitivité du Sénégal par la réduction du coût des
facteurs et la mise à disposition d’infrastructures et des
services de haute qualité pour les investisseurs.
Le Gouvernement mettra en place une véritable stratégie
d’import substitution efficiente. Nous soutiendrons les

agriculteurs et mettrons tout en œuvre pour attirer le secteur
privé national et les entreprises étrangères dans la
production, la distribution et le stockage des produits que
nous importons jusqu’ici, surtout les denrées. La stratégie
de promotion des exportations sera entièrement
repensée, en ciblant notamment tous les produits pour
lesquels le Sénégal possède un avantage compétitif dans le
cadre de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine
(ZLECAf).
Une stratégie nationale de promotion et de développement
des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et des Petites
et Moyennes Industries (PMI) sera mise en œuvre de façon
inclusive. Elle servira de cadre d’intervention harmonisé pour
davantage
organiser
les
structures
d’appui
et
d’encadrement, faciliter l’accès aux financements et aux
marchés, renforcer les compétences entrepreneuriales et
aménager les protections nécessaires pour favoriser
l’éclosion de nos industries naissantes. Dans la même
optique, mon Gouvernement misera sur l’instrument de mise
à niveau des entreprises, afin d’améliorer la compétitivité des
entreprises dans le marché domestique et à l’exportation. Il
facilitera aussi l’accès des PME-PMI et des petites

entreprises aux marchés publics, notamment pour la
réalisation des grands chantiers.
Dans sa volonté d’asseoir des bases fondamentales solides
pour notre développement économique, l’Etat donnera une
nouvelle impulsion à la recherche et à l’innovation, avec
pour ambition de mobiliser, dans le public et dans le privé, un
financement de la Recherche équivalent à 1,5 % du Produit
Intérieur Brut (PIB) d’ici 2030. Des écosystèmes régionaux
d’innovation, intégrant universités, écoles d’ingénieurs,
industries et centres de recherche, seront développés pour
résoudre les problématiques de développement endogène,
augmenter la capacité nationale en production de brevets et
de prototypes, et valoriser les résultats de la recherche et de
l’innovation. Le Sénégal émergera ainsi comme un pôle
africain reconnu pour la qualité de sa recherche et de ses
innovations.
Des infrastructures de connectivité et de logistique
modernes et durables seront implantées partout sur le
territoire
national.
Nous engagerons des réformes
institutionnelles, en mettant en œuvre, de manière
méthodique, les schémas directeurs de développement des
aéroports régionaux et un schéma directeur des chemins de
fer. Il s’agira également d’optimiser les infrastructures

maritimes et portuaires (port de Ndayane, port de Bargny
Sendou, etc.), et de renforcer les capacités de la flotte
maritime pour soutenir le commerce. Il en est de même de la
poursuite de la construction de routes et de pistes de
désenclavement afin d’améliorer la connectivité au plan
national.
Nous arriverons ainsi à mailler notre territoire à travers cinq
(5) corridors stratégiques performants reliant les huit (8)
pôles territoires de l’agenda de transformation par voies
routière et ferroviaire. Le développement d’infrastructures de
transport et de logistique sur ces corridors permettra de
réduire les frais de transport et de logistique ainsi que les
délais d’acheminement des produits « Made in Senegal »
vers ses voisins proches.
Le système de transport public sera également amélioré,
au niveau urbain, intra-urbain et rural, afin de faciliter la
mobilité, à moindre coût, des populations, quel que soit leur
lieu de domicile.
La mise en place des leviers de compétitivité globale, que je
viens de répertorier, constitue un préalable pour le succès de
nos stratégies de développement des secteurs
productifs.

Le Gouvernement travaillera à donner corps à l’ambition
nationale, retenue dans la Vision Sénégal 2050, de
développer quatre (4) puissants moteurs de croissance : (i)
l’agriculture au sens large et les industries agro-alimentaires
(filières céréales locales, arachide et oléagineux, horticulture
et produits forestiers non ligneux, produits d’élevage,
produits halieutiques, agro-industries, coton et sel), (ii) les
industries extractives (filières hydrocarbures et pétrochimie,
phosphates et engrais, matériaux de construction, fer
métallurgie), (iii) les industries manufacturières (filières
industrie
pharmaceutique,
cuir,
textile-habillement,
assemblage, recyclage des déchets) et (iv) les services à
haute valeur ajoutée (tourisme, industries culturelles et
créatives, numérique).
Dans le domaine agricole, l’urgence est de doter
l’agriculteur sénégalais d’un statut rénové, qui lui permettra
de s’équiper et d’investir à moyen-long terme sur sa parcelle
afin d’accroitre ses rendements. Il deviendra ainsi un vrai
entrepreneur. Parallèlement, l’aménagement du territoire
dans les huit (8) pôles territoires du référentiel Sénégal 2050
et
la
réforme foncière, permettront aux agriculteurs
sénégalais d’avoir la propriété de leurs terres et de pouvoir

entrer en joint-venture avec des investisseurs privés pour
leur valorisation.
Nous soutiendrons également la création des coopératives
agricoles communautaires, pour structurer les agriculteurs
et favoriser leur accès aux formations, aux intrants, aux
équipements, aux services agricoles, aux infrastructures de
transformation et aux marchés.
Nous mettrons en place, dans chaque pôle territorial, un
Institut
Régional des Métiers de l’Agriculture, de
l’Alimentation et des Géosciences, qui aura pour rôle de
fournir des formations spécialisées pour les producteurs,
techniciens et entrepreneurs agricoles, en formation initiale
ou
à
travers
les
Coopératives. Nous érigerons,
concomitamment, dans les pôles, des AgriTech Labs et des
fermes-écoles, destinés à diffuser des pratiques agricoles
modernes et à promouvoir des solutions technologiques
adaptées.
La politique d’infrastructures agricoles et de mécanisation
sera élargie ; elle sera couplée à l’accroissement des
moyens financiers et matériels ainsi que des capacités
humaines des structures de recherche agricole, de formation
d’encadrement et de services modernes aux agriculteurs.
Les agriculteurs seront également encouragés à adopter des

systèmes de production modernes, biologiques autant que
possible, durables, intelligents et résilients face aux
changements climatiques.
Nous favoriserions également l’installation, à travers les
coopératives agricoles communautaires, de banques
communales de stockage et de multiplication des
semences de qualité, approvisionnées initialement par
l’Etat, sous le contrôle de l’Institut Sénégalais de Recherches
Agricoles (ISRA), qui sera doté de moyens adaptés. La
disponibilité durable de semences de qualité en quantité
suffisante, suppose que les agriculteurs contribuent
activement à approvisionner les banques de semences à
partir de leurs récoltes. Des incitations spécifiques seront
aménagées à cet effet.
La diversification des spéculations sera promue, notamment
celles qui contribuent à la sécurité alimentaire, celles qui se
substituent aux importations ou qui ont une valeur
marchande élevée. L’Etat accompagnera ce processus, en
installant partout dans le pays des infrastructures de
stockage et de refroidissement des produits agricoles.
Une stratégie de valorisation des Produits Forestiers Non
Ligneux (PFNL) sera également conçue et mise en œuvre.

La lutte contre les ravageurs sera intensifiée, en développant
des activités proactives de prévention, et en dotant chaque
arrondissement rural du pays de capacités autonomes de
lutte (voitures, produits phytosanitaires, etc.) mises à
disposition des communes et des villages, sous la
coordination du sous-préfet de l’arrondissement. Des
recherches seront également menées pour développer les
techniques biologiques de lutte contre les ravageurs.
Nous développerons une filière nationale intégrée du
phosphate et de l’engrais, avec pour objectif de transformer
à l’horizon 2034, sur le territoire national, 100 % de notre
phosphate national en engrais. D’ores et déjà, les industries
de phosphate existantes devront se mettre à niveau, afin
d’atteindre progressivement l’objectif de 100 % de
transformation en engrais, en ciblant un taux intermédiaire
de 50 % en 2029. Parallèlement, nous travaillerons à la mise
en place, au Nord du pays, d’un grand groupe industriel pour
la production d’engrais customisés, capable de servir les
marchés national et régional en engrais de haute qualité et
qui deviendra ainsi une grande multinationale sénégalaise et
un champion industriel national. Nous encouragerons
également la création de petites unités d’engrais sur mesure
au niveau des terroirs.

La maîtrise de l’eau sera améliorée, en augmentant les
surfaces aménagées autour des fleuves et en promouvant la
petite irrigation par mini-forage ou par moyen de stockage
d’eau de pluie. Notre objectif étant d’arriver, à l’horizon 2029,
à irriguer au moins 15 % de nos superficies cultivées et de
pouvoir inciter atteindre le taux cible de 50 % à l’horizon

  1. Cette option d’une agriculture irriguée nous permettra
    de réduire fortement le sous-emploi en milieu rural et d’offrir
    une occupation et des revenus permanents aux acteurs du
    monde rural.
    En matière d’élevage, le Gouvernement appuiera la mise
    sur pied d’organisations d’éleveurs dans les pôles à vocation
    agro-sylvo-pastorale. La filière sera modernisée pour le
    développement de fermes à haut rendement dédiées à
    l’élevage intensif et à la satisfaction de la demande nationale
    en lait et en produits laitiers. La production de fourrage et les
    services d’appoint (comme l’insémination artificielle et la
    santé animale) seront promus. Nous veillerons à moderniser
    le suivi des cheptels, grâce à des moyens digitaux, pour
    prévenir le surpâturage et lutter contre le vol de bétail. Nous
    veillerons à la remise en état des réserves sylvopastorale (du
    type du ranch Djibo Leyti KA à Dolly) et développerons de
    nouvelles infrastructures d’abattage, de stockage, de

    traitement et d’emballage des produits d’élevage, aux
    normes internationales de qualité et de sécurité sanitaire. La
    loi d’orientation agrosylvopastorale (LOASP), en cours de
    révision, propose une batterie de réformes afin de produire
    une nouvelle dynamique dans l’exploitation des systèmes
    agraires, forestières, piscicoles et pastorales.
    S’agissant de la pêche et de l’aquaculture, la politique de
    pêche durable sera appliquée dans toutes ses dimensions,
    et des mesures conservatoires seront prises contre la pêche
    illégale ou la surexploitation des petits pélagiques. Les
    capacités du pays en surveillance maritime et fluviale seront
    renforcées à cette fin. L’activité des usines de farines et
    d’huiles de poisson sera mieux encadrée. Des points de
    débarquement modernes et équipés seront aménagés sur
    l’ensemble du littoral, en complément du renforcement des
    services d’appui des chaînes de valeur et de promotion des
    activités de conditionnement et de transformation pour
    moderniser la pêche artisanale. Les accords de pêche
    préserveront les intérêts de l’Etat et ceux de nos pêcheurs.
    C’est dans ce cadre que s’inscrit la décision du
    Gouvernement de ne pas renouveler les accords de pêche
    avec l’Union Européenne (UE). L’aquaculture sera
    activement développée en zone rurale, en en faisant une

    activité complémentaire de choix pour les paysans ainsi
    qu’un moyen d’approvisionnement en poissons frais et de
    qualité pour toutes les populations du pays.
    Dans le domaine de l’industrie, le principal enjeu est de
    doter notre pays d’un tissu industriel densifié et
    harmonieusement réparti sur le territoire, apte à bien
    positionner les produits et services “Made in Senegal” dans
    l’ensemble continental africain.
    L’industrialisation est un processus long et difficile, mais nous
    y parviendrons avec méthode, par le biais des filières
    agroindustrielles, des industries extractives, des industries
    manufacturières ciblant les produits textiles, d’habillement et
    du cuir ou le montage local de produits industriels de
    consommation courante, des matériaux de construction ou
    des industries de services à haute valeur ajoutée.
    Pour chacune de ces filières, nous mettrons en place une
    stratégie dédiée, en l’accompagnant d’incitations financières
    et fiscales, en donnant la priorité aux activités créatrices de
    nombreux emplois.
    Les agropoles, véritables moteurs du développement agro
    alimentaire, joueront un rôle central en facilitant, grâce à
    l’intermédiation des coopératives, l’accès des producteurs
    agricoles
    aux
    agrégateurs et aux industries de

    transformation. En rapprochant physiquement les zones de
    production des unités de transformation, ils permettront de
    réduire les pertes post-récolte, d’améliorer la visibilité sur les
    stocks et d’optimiser la gestion des volumes de production.
    Ces infrastructures intégrées deviendront également des
    vecteurs d’innovation technologique.
    Des plateformes d’accélération industrielle et des domaines
    industriels seront érigés dans les différents pôles territoriaux,
    en mettant en valeur les potentialités en ressources.
    Après avoir entamé la production de pétrole, notre pays va
    entrer, en pleine ère de production du gaz à partir de 2025.
    Notre ambition est de maximiser l’impact local des
    hydrocarbures et d’en faire une locomotive de la
    diversification économique. Le fonds de stabilisation et le
    fonds intergénérationnel feront l’objet d’une gestion
    rigoureuse. Nous veillerons concomitamment à prévenir et à
    réduire les impacts potentiellement négatifs de ce secteur
    sur l’environnement et sur le développement des autres
    secteurs de l’économie.
    Nous procéderons à la structuration d’une filière
    pétrochimique pour répondre à la demande nationale et sous
    régionale en produits et dérivés du pétrole et du gaz. Le
    développement des capacités du secteur aval des

    hydrocarbures démultipliera les impacts des hydrocarbures
    sur le reste de l’économie : l’agriculture (urée), l’industrie
    (raffinage), etc.
    Nous mettrons également tout en œuvre pour la réalisation
    rapide du Projet de construction et de gestion d’un réseau de
    gazoduc (« Gas to power ») afin de garantir
    l’approvisionnement de nos entreprises en énergie à un prix
    très compétitif, de l’ordre de 60 FCFA contre 110 FCFA
    actuellement. Nous y associerons la restructuration de
    SENELEC dans le cadre de la réforme du secteur de
    l’énergie.
    Nous encouragerons également la création d’une industrie
    locale forte de transformation de nos importantes ressources
    minérales (argile, basalte, calcaire, fer, etc.) en matériaux de
    construction, et la construction d’un hub métallurgique
    régional au Sénégal et d’un hub minier à l’Est de notre pays.
    Un Écosystème du savoir et de la formation aux métiers des
    mines et de la géologie sera mis en place à cet effet.
    Le secteur des métaux ou minerais précieux, en particulier
    l’or ou le zircon, fera l’objet d’une attention particulière, en
    renforçant le contenu local de leur exploitation, à travers
    notamment un quota minimal d’approvisionnement du
    secteur artisanal et industriel local de l’or ou de

    transformation locale du zircon, et en limitant leur effet sur
    l’environnement naturel et sur les terres agricoles cultivables.
    Nous engagerons, sans faiblesse aucune, l’évaluation des
    contrats et pratiques en place dans les secteurs des
    hydrocarbures et des mines, afin de corriger ce qui doit l’être,
    sans tarder, en ayant comme seul souci que l’intérêt suprême
    du Peuple sénégalais. De la même manière, nous nous
    attèlerons à la revue et à la mise à jour de la politique et de
    la réglementation dans ces deux (2) secteurs.
    S’agissant du commerce, le Gouvernement appuiera
    l’édification de grands complexes commerciaux modernes
    dans les pôles au même titre que la modernisation et
    l’extension des marchés de proximité dans les communes.
    Le dialogue sera renforcé entre le Gouvernement et les
    associations de commerçants pour faciliter l’accès de ces
    derniers aux informations à la fois sur les marchés étrangers
    et sur les produits disponibles auprès des industriels locaux.
    Le secteur informel sera encouragé à utiliser l’outil digital
    grâce à un package d’avantages portant, entre autres, sur la
    facilitation
    de l’accès au financement public et la
    simplification des procédures administratives.
    Dans un autre registre, le Gouvernement s’activera à faire
    émerger des services à forte valeur ajoutée, comme le

    tourisme et les services, les industries culturelles et créatives
    et les services numériques.
    Concernant le tourisme, les priorités consistent à améliorer
    l’accessibilité de la destination Sénégal, en faisant de AIBD
    un véritable hub aéroportuaire africain, et la diversification de
    notre offre touristique.
    S’agissant des Industries Culturelles et Créatives, nous
    accompagnerons les travailleurs de ces filières dans la
    production et dans la distribution nationale et mondiale de
    leurs
    produits,
    contribuant
    ainsi
    international de la culture sénégalaise.
    au
    rayonnement
    Dans le même temps, nous veillerons à promouvoir la vitalité
    de la culture sénégalaise, la conservation du patrimoine
    matériel et immatériel national, et la mise en valeur des
    savoirs traditionnels. Des espaces culturels seront érigés
    dans les régions, les départements et les communes, et ils
    constitueront des lieux d’expression adaptés aux attentes
    des jeunes et des communautés. Un projet phare concernera
    la construction d’une Maison des Archives Nationales, d’une
    Bibliothèque nationale et d’un grand Musée du Patrimoine
    national. L’éducation culturelle sera intégrée dans les
    programmes scolaires et soutenue par des initiatives locales,
    pour favoriser la transmission des savoirs et le

    développement de l’esprit critique chez les jeunes. Les
    médias joueront un rôle central dans la valorisation du
    patrimoine, mais aussi dans l’ouverture sur le monde et la
    perméabilité à l’innovation, grâce à un soutien accru à la
    production de contenus culturels accessibles à tous.
    Enfin, une attention particulière sera accordée au numérique
    pour positionner le Sénégal comme un hub technologique
    en Afrique de l’Ouest. Le Gouvernement appuiera le
    développement d’un écosystème d’acteurs réunissant
    chercheurs, startups et industriels pour des investissements
    dans l’intelligence artificielle, le développement de logiciels,
    la cybersécurité, l’externalisation de services à haute valeur
    ajoutée et la gestion des données massives pour offrir des
    solutions adaptées aux besoins des entreprises.
    Au total, mon Gouvernement a l’ambition de créer les
    conditions idoines pour hisser le Sénégal parmi les
    économies les plus compétitives d’Afrique. Cependant, nous
    ne pourrons réussir ce pari que si nous disposons d’un
    capital humain de qualité, disséminé dans tous les pôles
    territoriaux.

    Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
    Mesdames et Messieurs les Honorables Députés,
    Il est crucial d’investir dans le capital humain pour exploiter
    pleinement le dividende démographique et transformer
    structurellement notre pays.
    Il nous faut garantir (i) une éducation et une formation solides
    qui permettent à notre jeunesse de développer son
    employabilité et de tenir toute sa place dans la construction
    du développement national, (ii) une offre de santé de qualité
    pour tous, (iii) une protection sociale universelle efficace et
    efficiente. Nous devons également promouvoir activement
    l’intégration de la dimension genre, dans toutes les politiques
    publiques, pour assurer un accès équitable de tous les
    citoyens, hommes et femmes, à toutes les opportunités
    économiques et à tous les emplois disponibles.
    La politique du Président de la République Son Excellence
    Bassirou Diomaye Diakhar FAYE en matière d’éducation
    sera réalisée en orientant notre système éducatif vers la
    formation d’un citoyen adossé à son socle endogène de
    valeurs africaines et spirituelles et bien préparé aux défis du
    développement durable, des sciences et technologies, du
    numérique et de l’intelligence artificielle. Le système
    éducatif que nous allons bâtir offrira à tout Sénégalais,
    quelle que soit sa situation sociale, les compétences
    générales et spécifiques lui permettant d’apporter sa
    contribution au développement de son pays.
    L’obligation scolaire de dix (10) ans sera appliquée dans
    toute sa rigueur, avec pour ambition une réduction du taux
    de déperdition scolaire à 10 % au maximum. Des passerelles
    diplômantes et des accompagnements sociaux renforcés
    seront introduits, en particulier pour les jeunes filles. La
    modernisation
    des
    s’accompagnera
    d’un
    infrastructures
    recrutement
    éducatives
    conséquent
    d’enseignants bien formés et bénéficiant continuellement de
    programmes de recyclage. Les « abris provisoires » seront
    totalement éliminés d’ici 2029.
    Les technologies émergentes comme l’intelligence artificielle
    seront introduites dans les curricula, et davantage d’élèves
    seront orientés vers les filières STEM (sciences,
    technologies, ingénierie et mathématiques).
    Le multilinguisme sera promu, d’une part grâce à la
    généralisation de l’enseignement de l’Anglais à l’élémentaire
    et, d’autre part, par l’utilisation des langues nationales dans
    le système d’éducation et de formation, pour que tous nos
    enfants sachent lire et écrire dans au moins une langue. Les
    « Daara » seront entièrement intégrées dans le système

    éducatif et mises à niveau pour ce qui concerne leurs
    infrastructures, équipements et référentiels.
    La formation en alternance sera fortement développée,
    garantissant à de nombreux jeunes un apprentissage
    pratique et une transition rapide vers l’emploi. Les jeunes
    bénéficieront de ce dispositif, qui sera soutenu par un fonds
    national et des incitations fiscales pour les entreprises
    partenaires. Des systèmes de certification par crédits
    transférables seront instaurés.
    Les dispositifs d’apprentissage traditionnel, auprès d’artisans
    ou d’entreprises informelles, seront appuyés pour permettre
    à des centaines de milliers de jeunes d’acquérir des
    compétences reconnues sur le marché du travail.
    Dans la même perspective, le Gouvernement procédera à la
    mutualisation et à l’optimisation des structures, des
    interventions, et des ressources de toutes les structures
    publiques, projets et programmes de soutien à l’emploi et à
    l’entrepreneuriat des jeunes. Une grande coalition pour
    l’emploi sera mise en place, ainsi qu’un Observatoire de
    l’emploi et des qualifications professionnelles, qui sera un
    véritable système d’information sur le marché de l’emploi.
    Le développement de l’emploi local se fera également à
    travers
    l’attribution
    de
    nouvelles compétences aux

    collectivités territoriales pour le soutien aux activités dans les
    principaux bassins d’emploi comme l’agriculture, l’élevage,
    la pêche, l’aquaculture, le commerce, l’artisanat, le tourisme,
    etc.
    Un service civique professionnalisant sera introduit. Il aidera
    à
    accompagner
    l’acquisition
    de
    compétences
    professionnelles que les jeunes pourront exercer,
    notamment dans les travaux d’intérêt public.
    Concernant l’enseignement supérieur, la finalisation des
    chantiers de toutes les universités et établissements
    d’enseignements supérieurs publics, notamment l’Université
    Assane Seck de Ziguinchor, l’Université du Sine Saloum El
    Hadji Ibrahima Niass, l’Université Amadou Makhtar Mbow,
    l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et l’Université Iba
    Der Thiam, permettra de répondre aux besoins croissants
    des étudiants et de stimuler la recherche appliquée. De
    nouvelles universités seront construites dans les régions qui
    n’en disposent pas, afin de rapprocher l’offre d’enseignement
    supérieur des populations.
    Un rééquilibrage sera effectué pour orienter un plus grand
    nombre de bacheliers vers les filières scientifiques et
    techniques. Les filières de formation professionnelles
    supérieures seront développées dans tous les départements

    du pays qui bénéficieront tous d’un Institut Supérieur
    d’Enseignement Professionnel (ISEP), en alignant leurs
    référentiels de formation sur les besoins en compétences
    des pôles. Une politique de développement des stages, pour
    tous les étudiants, sera mise en œuvre.
    Pour garantir la soutenabilité financière de ce vaste chantier,
    un nouveau modèle économique éducatif sera mis en place,
    reposant sur des PPP, des financements basés sur la
    performance,
    et
    l’autonomisation
    financière
    des
    établissements. Les bourses d’études incluront une
    composante de stages professionnels, tandis que les
    établissements seront encadrés et encouragés à générer
    des revenus à travers la valorisation de leurs expertises et la
    recherche appliquée. Un dialogue permanent et constructif
    avec les partenaires sociaux du système d’éducation et de
    formation permettra de bâtir un pacte de stabilité au sein de
    l’espace scolaire et universitaire.
    Dans le domaine de la santé, nous devons continuer d’offrir
    des soins de qualité, accessibles à toutes les couches de la
    population avec des professionnels motivés. Nous
    insisterons sur l’amélioration de la gouvernance avec un
    accent particulier sur les ressources humaines, le
    financement, l’organisation et la gestion.

    A travers une approche multisectorielle, l’État renforcera la
    mise en œuvre de la stratégie de « la santé dans toutes les
    politiques » pour agir sur tous les déterminants de la santé.
    Dans toutes les régions, des unités de détection et de prise
    en charge précoces des maladies chroniques et des
    épidémies seront mises sur pied, de même que des services
    d’accueil, d’information et d’orientation fonctionnels avec du
    personnel bien formé et qualifié. Les services d’accueil des
    urgences seront élargis et modernisés, avec du personnel
    mieux motivé.
    Des financements innovants seront recherchés, y compris
    par le biais de la promotion de la culture de l’épargne pour la
    santé et la portabilité de l’assurance maladie.
    La digitalisation intégrale de la santé se fera à travers le
    déploiement des plateformes numériques et systèmes
    d’informations digitalisés, le tout dans un cadre respectant
    les principes éthiques et garantissant les droits des acteurs.
    Le dossier patient informatisé, déjà disponible, sera mis à
    l’échelle, au fur et à mesure, avec une approche régionale.
    Le projet d’industrialisation pharmaceutique sera mené avec
    soin, aussi bien pour les médicaments que pour la production
    de vaccins, avec l’appui des partenaires au développement
    et le secteur privé local. La pharmacopée et la médecine

    traditionnelle ne seront pas en reste ; elles seront mieux
    encadrées, dans le cadre de la mise en fonctionnalité
    optimale de l’Agence sénégalaise de réglementation
    pharmaceutique et de la Société Sénégalaise de la
    Pharmacie Nationale d’Approvisionnement.
    La pratique du sport participe à la santé. C’est pourquoi nous
    développerons des infrastructures sportives de proximité
    dans les communes du pays, en partenariat avec les
    collectivités territoriales, pour favoriser la pratique sportive
    de masse par la population. Le sport d’élite sera soutenu, à
    travers un meilleur encadrement des athlètes à haut potentiel
    et la mise à niveau des infrastructures destinées aux
    compétitions internationales et nationales. Des plans de
    relance et de développement seront signés avec les
    fédérations sportives. En direction de l’Organisation des
    Jeux Olympiques de la Jeunesse, Dakar 2026, un suivi
    rapproché sera effectué, pour s’assurer que toutes les
    infrastructures nécessaires pour une bonne organisation de
    l’évènement seront en place dans les délais.
    Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
    Mesdames et Messieurs les Honorables Députés
    C’est parce que nous voulons un Sénégal juste que l’équité
    sociale est inscrite au cœur de la transformation

    systémique.
    Mon
    gouvernement
    promeut
    le
    « rebasing social ». Il s’agit de construire un système de
    protection sociale inclusif et efficient à travers : – La réforme visant le Code de la Sécurité sociale, qui
    permettra de consolider et de renforcer les régimes
    formels et d’étendre la protection sociale aux acteurs
    jusque-là non couverts, notamment les travailleurs
    journaliers, ceux de l’économie informelle, les
    travailleurs en milieu rural ainsi que les autres
    travailleurs indépendants ; – La préparation, pour adoption par l’Assemblé
    Nationale, d’un nouveau Code du Travail dont la
    vocation sera de promouvoir et de sécuriser
    l’investissement mais aussi de renforcer le système de
    contrôle en milieux de travail ; – La consolidation du dialogue social tripartite (Etat,
    employeurs et syndicats de travailleurs), pour
    assurer la stabilité sociale, à travers la signature entre
    les partenaires sociaux d’un pacte social consensuel et
    durable ; – L’extension de la couverture des filets sociaux à
    travers le dispositif de la Carte d’Égalité des Chances

    pour les personnes vivant avec un handicap,
    l’application effective des textes relatifs au recrutement
    de quotas parmi certains groupes sociaux, la réforme
    du Registre National Unique, un meilleur ciblage et une
    promotion de l’entrepreneuriat auprès des bénéficiaires
    des bourses de sécurité familiale, ou encore la
    modernisation de la gestion de la couverture sanitaire
    universelle ; – Le renforcement des droits et de la protection des
    femmes contre toutes les inégalités de genre, contre
    toute forme de violence et pour leur autonomisation
    économique ; – La protection des droits des enfants, quel que soit le
    milieu de résidence, notamment pour l’accès à
    l’enseignement préscolaire, à l’éducation de base, à la
    nutrition et à la santé, ainsi qu’à toute forme de violence
    physique. Le phénomène des enfants de la rue
    retiendra toute notre attention pour une solution globale
    et définitive ; – L’aménagement d’un nouveau système intégré de
    protection et de promotion des personnes âgées, qui
    inclura, en plus des aspects sanitaires et sociaux, la
    valorisation des compétences des retraités qui

    souhaitent les mettre à la disposition de l’Etat et des
    collectivités ; – La lutte contre la Vie chère, comme moyen de mise
    en œuvre du droit à l’alimentation pour tous, en
    renforçant les moyens d’intervention des services en
    charge du contrôle économique, partout dans le pays.
    En plus de renforcer l’éducation et la sensibilisation des
    consommateurs, l’Etat veillera, en outre, au respect de
    leur droit à l’information sur les produits et services
    qu’ils achètent et au renforcement de la sécurité des
    produits alimentaires et non alimentaires mis en vente
    sur les marchés, à la protection contre les pratiques
    commerciales déloyales, ainsi qu’à la protection des
    données personnelles des consommateurs et usagers ; – La rationalisation des subventions à l’énergie pour
    qu’elles bénéficient essentiellement aux ménages
    pauvres.
    Par ailleurs, l’équité sociale ne peut être évoquée sans
    accorder une priorité absolue au retour des déplacés du
    conflit en Casamance.
    En effet, l’élection de Son Excellence Bassirou Diomaye
    Diakhar FAYE à la Présidence de la République a signifié

    que la perspective d’un Sénégal juste, prospère et souverain
    passait d’abord par un pays pacifié dans son intégrité et un
    peuple plus que jamais réconcilié.
    Depuis le 2 avril 2024, pas un jour ne s’est achevé sans que
    mon action et mes pensées ne soient tournées vers la
    Casamance. Cette partie du territoire national qui a été
    meurtrie pendant 42 ans, par la violence née de
    l’enchevêtrement
    des
    incompréhensions
    manipulations de toute sorte.
    et
    des
    Des avancées significatives et louables dans la restauration
    de la paix ont été réalisées ces dernières années, reste donc
    maintenant à parachever le processus de pacification totale
    et définitive de cette région naturelle aux potentiels infinis.
    Mon Gouvernement, sous les orientations de Monsieur le
    Président de la République, s’y engage et y œuvre
    quotidiennement avec ouverture, mais dans la fermeté quant
    aux principes de l’unité nationale. C’est pourquoi l’une des
    premières mesures que j’ai prise sur ce dossier, sur
    instruction du Président de la République, a été de tenir un
    Conseil interministériel pour le retour des déplacés dans
    leurs villages. Ce conseil, qui a consacré l’ambitieux « Plan
    Spécial DIOMAYE pour la Casamance 2024-2025 », d’un
    coût provisoire de 54 milliards de FCFA, avec la mise en

    place, respectivement dans les régions de Ziguinchor,
    Sédhiou et Kolda, d’un comité régional inclusif de pilotage. Il
    est prévu notamment : – de renforcer les capacités institutionnelles et
    budgétaires de l’Agence nationale pour la Relance des
    Activités économiques en Casamance (ANRAC)
    chargée de coordonner l’exécution des interventions du
    plan spécial ; – de mobiliser le financement des opérations de déminage
    d’un coût estimatif de 15 milliards de FCFA ; – de recourir en priorité aux très petites, petites et
    moyennes entreprises et à la main d’œuvre locales dans
    la conduite des projets gouvernementaux ou appuyés
    par l’Etat ; – de créer une expertise locale pour l’entretien et le
    maintien des infrastructures, du matériel et des
    équipements ; – de prévoir un dispositif adapté d’accompagnement des
    déplacés, pour assurer l’employabilité et l’emploi des
    jeunes et des femmes, en créant les conditions d’un
    développement continu d’une expertise locale pour

    l’entretien et la maintenance des infrastructures, du
    matériel et des équipements.
    Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
    Mesdames et Messieurs les Honorables Députés,
    Pour ce qui est du développement durable, nos actions
    seront inscrites sous le sceau de la promotion d’une gestion
    durable des écosystèmes naturels et de la conduite d’une
    transition énergétique juste et équitable.
    Au regard de la transversalité de la problématique, des
    cellules Développement durable seront mises en place au
    sein de tous les départements ministériels.
    La gestion environnementale sera axée sur l’utilisation
    rationnelle des ressources naturelles et une veille
    permanente, afin de renforcer la résilience des écosystèmes.
    Pour cela, le Gouvernement va concevoir et mettre en œuvre
    un programme de conservation et de résilience des
    écosystèmes.
    En plus de l’accélération de la mise en œuvre du programme
    de la Grande Muraille Verte, nous présenterons devant
    l’Assemblée nationale un projet de Loi sur la biodiversité et
    nous instituerons de nouvelles aires protégées, permettant
    de couvrir 30 % du territoire terrestre, marin et zones

    humides du pays. Chaque aire protégée sera dotée d’un
    Plan d’Aménagement et de Conservation Durable.
    La résilience aux risques climatiques et la durabilité
    environnementale se feront de manière inclusive.
    La promotion des modes de production et de consommation
    durables permettra de préserver la durabilité des ressources
    naturelles.
    A cet effet, la réforme de l’économie circulaire est inscrite
    dans l’agenda du Gouvernement pour en faire un vecteur de
    propreté de nos villes et de nos campagnes. La réforme
    englobera la régulation et le financement de la collecte et du
    traitement durable des déchets. L’objectif est aussi de
    valoriser le potentiel d’emplois bien rémunérés qui existe
    dans ce secteur.
    Plus globalement, le Sénégal respectera tous ses
    engagements internationaux, notamment en matière
    d’émissions de gaz à effet de serre. Nous exploiterons les
    opportunités liées aux financements vert et bleu. Les
    capacités des acteurs de l’écosystème en matière
    d’élaboration de projets seront renforcées.
    Le développement urbain jouera un rôle crucial en
    capitalisant sur le dividende de densité. Le Gouvernement

    mettra en place les conditions pour doter les villes d’outils de
    planification et d’infrastructures résilientes susceptibles
    d’impulser l’émergence de territoires urbains et ruraux
    attractifs. Cette dynamique sera soutenue par la création de
    pôles urbains à vocation au sein de chaque pôle territoire
    pour valoriser le potentiel d’urbanisation et à travers de
    nouveaux modèles urbains créateurs de richesses et
    d’emplois.
    Il nous faudra, en outre, encourager l’investissement privé
    dans l’habitat social de qualité et accessible au plus grand
    nombre de Sénégalais, en plus de renforcer les programmes
    publics de construction et d’aménagement foncier. C’est tout
    le sens qu’il faut donner à la révision du Code de l’urbanisme,
    à l’accélération de la délivrance des actes d’urbanisme, à
    l’amélioration de la gouvernance dans l’attribution des titres
    de propriété, à l’extension du système TeleDAC pour couvrir
    la gestion numérique des autorisations d’aménagement
    urbain, et j’en passe.
    En matière de gestion foncière et domaniale, nous
    mettrons en place une structure plus adaptée pour une prise
    en charge correcte de la gestion du domaine de l’Etat, de la
    Conservation de la propriété et des droits fonciers ainsi que
    de la réalisation du cadastre national. Au-delà de l’Etat, elle

    peut constituer le meilleur cadre pour appuyer les
    Communes à l’utilisation d’outils modernes de gestion
    foncière.
    Le Gouvernement va déployer un Programme National
    d’Aménagement Durable et de Résilience des Zones
    Côtières, dont l’élaboration impliquera l’ensemble des
    acteurs. La mise en œuvre sera précédée par une campagne
    de sensibilisation. Le déplacement des populations
    impactées, précédé d’un plan de réinstallation, défini selon
    les meilleurs standards en la matière, n’est pas exclu en cas
    de nécessité absolue.
    S’agissant de la transition énergétique juste et équitable,
    il sera question de renforcer le mix énergétique à travers la
    promotion de nouvelles sources d’énergie (solaire, éolienne,
    marine et nucléaire) et de la biomasse. Nous réaffirmons
    notre volonté d’atteindre un mix énergétique de l’ordre de 40
    % d’ici 2030. Nous mettrons en œuvre une stratégie
    ambitieuse pour garantir, à l’horizon 2030, un accès
    universel à l’électricité.
    La sécurisation de l’eau est essentielle pour garantir à
    chaque citoyen l’accès à une eau potable de qualité, pour
    tous ses besoins. Les études préalables ont démarré pour
    la mise en œuvre du projet des « autoroutes de l’eau » qui

    constitue un jalon majeur pour amener l’eau de qualité
    partout au Sénégal. En préservant les eaux souterraines,
    nous agirons de manière responsable envers les générations
    futures. Le dessalement de l’eau de mer sera développé, en
    veillant à amoindrir le coût en énergie des projets et leurs
    impacts sur l’environnement.
    Quant à l’assainissement, nous y consentirons davantage
    de ressources, non seulement pour les infrastructures
    urbaines mais aussi en milieu rural. Une réforme en
    profondeur du secteur de l’assainissement sera menée.
    Sans cette réforme, l’accès universel ne sera jamais une
    réalité pour nos concitoyens quels que soient les montants
    qui seront investis.
    L’économie sociale et solidaire (ESS) sera promue au
    niveau des pôles territoires. Le cadre législatif et
    réglementaire sera rénové à cet effet. Les acteurs seront
    mieux organisés de sorte à faciliter la conclusion de contrats
    de service public entre les collectivités territoriales et les
    entreprises de l’ESS, ou entre ces dernières et les grandes
    et moyennes entreprises locales. La démarche innovante
    consistera à promouvoir des pilotes des solutions réplicables
    à une grande échelle.

    Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
    Mesdames et Messieurs les Honorables Députés,
    Sans sécurité, pas de paix. Nous œuvrerons à la sécurité
    et à l’intégrité territoriale pour la prospérité du pays et de
    ses citoyens, dans un environnement sous régional apaisé.
    L’objectif stratégique est de sanctuariser le territoire national
    et de renforcer la protection des personnes et des biens,
    dans le respect des valeurs républicaines et des
    engagements au titre de la préservation de la paix
    internationale.
    En mer, la découverte de ressources naturelles commande
    aux forces de défense et de sécurité d’adopter une posture
    d’anticipation et de veille.
    A cet égard, le processus de transformation profonde des
    forces de défense, de sécurité intérieure et de sécurité
    civile à initier devra permettre de poser les jalons de la
    marche du pays vers une souveraineté effective et
    multidimensionnelle. En effet, l’augmentation substantielle
    des effectifs, la construction d’infrastructures de travail et de
    logement, l’amélioration de la condition du Personnel, la
    montée en puissance des structures de formation ainsi que

    la déconcentration des forces vers les zones frontalières,
    rentrent dans le cadre de la mise en œuvre d’une vision
    holistique de la défense et de la sécurité, et de prise en
    compte des défis sécuritaires auxquels le Sénégal fait face.
    Un Plan d’urgence visant à résorber les gaps capacitaires
    critiques permettra d’acquérir des équipements majeurs et
    de renforcer les infrastructures. Par ailleurs, l’analyse du
    contexte actuel laisse apparaître, à l’évidence, la nécessité
    de redimensionner les forces de défense et de sécurité en
    termes d’organisation, de capacités et de maillage
    opérationnel des espaces terrestre, maritime et aérien. C’est
    dans cet esprit qu’un projet de Loi de Programmation Militaire
    (LPM), à l’horizon 2035, sera proposé à votre auguste
    Assemblée très prochainement.
    Les actions prioritaires pour les forces de défense et de
    sécurité porteront aussi sur l’amélioration des relations avec
    la population, par la réalisation de projets à fort impact socio
    économique, le renforcement de la citoyenneté et la
    promotion de l’esprit de sécurité et de défense. La
    transformation de la perception et de l’image des forces de
    défense et de sécurité, la mise en place d’un cadre
    d’interaction efficace pour améliorer l’accueil et réduire les
    délais de traitement des dossiers, la création d’une

    plateforme digitale d’information et la réduction des
    accidents de la circulation sont autant d’actions qui
    polariseront les efforts. Cela commande de finaliser le
    processus de départementalisation de la sécurité (dans
    toutes ses dimensions : Gendarmerie, Police et Sécurité
    civile), de prendre les dispositions idoines pour assurer une
    présence permettant de réduire les délais d’intervention, de
    décentraliser l’intervention spécialisée, de renforcer les
    capacités techniques des unités d’investigation en police
    judiciaire, et d’activer des unités spécialisées en milieux
    maritime, aérien et ferroviaire.
    Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
    Mesdames et Messieurs les Honorables Députés,
    Notre engagement panafricain sera renforcé. Le Sénégal
    est déterminé à jouer un rôle accru en Afrique et sur la scène
    internationale. Fidèle à notre tradition de havre de paix, nous
    œuvrerons à renforcer notre intégration régionale au sein de
    l’Afrique de l’Ouest et à promouvoir une coopération plus
    étroite avec nos partenaires africains.
    Conformément aux instructions du Chef de l’Etat, le Sénégal
    ratifiera le Protocole de Malabo de 2014, qui vise à ériger le
    Parlement panafricain en une institution législative à part
    entière. Dans la même foulée, nous passerons en revue tous

    les traités et protocoles régionaux, afin de nous mettre à jour
    pour ce qui concerne leur ratification, leur incorporation dans
    notre droit interne et leur mise en œuvre.
    Nous nous évertuerons à être un pays modèle dans le
    domaine de l’intégration régionale en Afrique et soutiendrons
    activement les chantiers de la CEDEAO.
    Le Sénégal renforcera comme jamais auparavant ses
    relations avec les pays africains frères. Nous œuvrons sans
    relâche à favoriser les relations entre les secteurs privés et
    milieux d’affaires africains et ouest-africains afin de
    développer le commerce intra-africain et intra-régional, en
    exploitant les facilités offertes par la ZLECAf et la CEDEAO.
    Nous ne ménagerons aucun effort pour une meilleure
    interconnectivité des infrastructures routières, ferroviaires,
    maritimes et aériennes, notamment dans le cadre des
    programmes communautaires de développement (PCD) et
    du Plan de Développement des Infrastructures en Afrique
    (PIDA).
    Parallèlement, notre pays apportera toute sa contribution à
    la réussite du grand projet de Gazoduc Africain Atlantique qui
    impacte la quasi-totalité des pays de l’Afrique de l’Ouest.
    Une attention particulière sera portée aux partenariats avec
    les pays voisins pour l’exploitation des ressources et la

    mutualisation des expériences. A cet effet, nous mettrons sur
    pied, dès 2025, une Agence en charge de la mobilisation des
    experts et des volontaires sénégalais au service du
    développement en Afrique, tout en facilitant l’accueil
    d’étudiants et de stagiaires africains et internationaux au
    Sénégal, et le placement en position de stage des cadres
    sénégalais dans les pays amis et frères.
    Il
    en sera de même sur le plan monétaire où nous
    poursuivrons les discussions pour que la monnaie soit plus
    en adéquation avec les besoins de l’économie régionale.
    Quant à nos compatriotes de la diaspora, je salue une fois
    de plus leur apport inestimable à l’œuvre de construction
    nationale. Le Gouvernement lancera un vaste programme de
    recensement des Sénégalais de l’extérieur pour mieux
    valoriser leur potentiel grâce à des programmes adaptés.
    Dans cette perspective, nous mettrons en place une Haute
    Autorité de la Diaspora, un organe consultatif rattaché à la
    Primature pour conseiller le Gouvernement sur les questions
    touchant aux Sénégalais de l’Etranger. Les associations de
    la diaspora les plus représentatives y seront représentées.
    La durée de validité du passeport sera étendue à dix (10)
    ans.

    Le Gouvernement nommera des Magistrats de liaison dans
    certains postes. Au-delà de l’entraide judicaire, le Magistrat
    de
    liaison
    prodiguera des conseils juridiques aux
    compatriotes tout en les aidant dans les procédures
    judiciaires. En outre, nous entendons créer les conditions de
    mise en place d’une banque de la Diaspora.
    Par ailleurs, nous appliquerons le principe de réciprocité pour
    la délivrance de visa aux ressortissants de certains pays
    l’exigeant à nos ressortissants. Je rappelle que, si la
    suppression de la procédure des visas biométriques payants
    est entrée en vigueur le 1er mai 2015, les textes législatifs et
    règlementaires
    l’instituant
    subséquemment.
    n’ont
    pas
    été abrogés
    Il s’agit dès lors, tenant compte de l’expérience précédente,
    de bien en cerner les faiblesses avant toute décision,
    notamment celles liées aux impacts éventuels sur le
    tourisme, les lenteurs dans la délivrance des visas, ajoutés à
    la disponibilité des moyens matériels et humains dans les
    aéroports et postes frontaliers terrestres au Sénégal.
    D’ores et déjà, nous engagerons des discussions avec les
    pays relevant des catégories B et C afin d’exiger en retour, le

    visa gratuit pour les ressortissants sénégalais sur la base du
    principe de la réciprocité.
    Nous ouvrirons aussi des discussions avec les pays dont les
    procédures de traitement des demandes de visa par les
    ressortissants
    sénégalais portent préjudice à nos
    compatriotes ; pour mieux comprendre les procédures
    d’accès aux plateformes de prise de rendez-vous, la
    tarification des frais exigibles pour le traitement des
    demandes, les procédures de vérification d’authenticité et de
    transmission des documents d’état civil.
    Enfin, le Gouvernement apportera une solution idoine à
    l’émigration clandestine, d’abord par la mise en œuvre
    d’une politique de développement et de lutte contre la
    pauvreté portée par la Vision Sénégal 2050, ensuite par le
    renforcement des dispositifs de lutte contre la migration
    irrégulière, en multipliant les contrôles et en renforçant les
    sanctions, mais également par la promotion d’une migration
    régulière en partenariat avec les pays d’accueil et de transit
    des migrants, ainsi que le soutien aux initiatives de retour
    volontaire et à la réintégration.
    Il s’agira de lutter, avec la même détermination, contre la
    « migration » irrégulière de nos ressources naturelles et

    financières du fait de contrats léonins dans les secteurs
    miniers, petro gaziers et halieutiques, dans l’attribution de
    marchés publics de biens, services et infrastructures à des
    intérêts étrangers.
    Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
    Mesdames et Messieurs les Honorables Députés,
    C– REFRORMES CLES
    Les programmes de développement économique et social
    durable que je viens de retracer ne peuvent aboutir que si
    nous réussissons, au préalable, à consacrer fermement la
    bonne gouvernance et la transparence dans la gestion
    publique dans notre pays. C’est le seul moyen de restaurer
    la confiance entre les populations et leurs dirigeants.
    Cette confiance sera d’abord bâtie sur l’indépendance de la
    Justice, qui sera protégée des interférences du pouvoir
    exécutif. Le système judiciaire occupera la place qui aurait
    toujours dû être la sienne, à l’avant-garde du combat contre
    la corruption, contre les détournements de deniers publics et
    pour la protection des droits des citoyens. Nous nous
    appuierons sur les conclusions consensuelles tirées des
    Assises de la Justice, pour engager, très bientôt, les
    réformes à apporter à notre système judiciaire.

    La participation accrue des citoyens dans la gestion
    publique, par la matérialisation d’une véritable démocratie
    participative, au niveau central comme au niveau local,
    renforcera également l’adhésion des citoyens aux institutions
    de la République.
    Une loi d’accès à l’information publique confèrera aux
    citoyens le droit d’exiger toute information publique aux
    représentants de l’État sous certaines conditions, et toutes
    les administrations avec autonomie de gestion, notamment
    les Agences publiques, devront publier annuellement un
    rapport de bilan de gestion accessible au grand public. Les
    rapports d’audit de la Cour des Comptes seront également
    mis à disposition du public dès leur présentation au Président
    de la République, pour enrichir le débat démocratique par la
    connaissance de faits avérés, relativement aux modalités de
    la gestion publique.
    Une Charte des libertés et de la démocratie sera adoptée
    pour renforcer les droits et libertés, ainsi que les principes
    fondamentaux de fonctionnement des institutions et les
    principes généraux du système électoral. Ce dernier sera
    amélioré dans le sens d’une crédibilité renforcée pour refléter
    les choix démocratiques sans interférences, ainsi qu’une
    meilleure inclusivité, en intégrant automatiquement par

    exemple tous les citoyens de plus de 18 ans dans le fichier
    électoral lorsqu’ils se verront établir une carte nationale
    d’identité.
    Les corps de contrôle seront renforcés et autonomisés
    budgétairement, ainsi que dans la définition et l’exécution de
    leurs missions de contrôle. Un pouvoir de saisine directe du
    procureur leur sera octroyé et, en cas de carence ou de
    lenteur de ce dernier, de transmission directe de rapports
    d’audit au juge.
    C’est le lieu d’annoncer la réforme, prochaine de la loi
    organique sur la Cour des comptes, dans le sens du
    renforcement de son efficacité.
    L’audit des finances publiques a révélé de graves
    dysfonctionnements dans le dispositif de gestion budgétaire,
    comptable et financière. Le moment est venu d’engager des
    réformes de fond. Ce prérequis est nécessaire au
    déploiement du programme de rationalisation des dépenses,
    dans le sens d’élargir les marges budgétaires et d’améliorer
    les impacts économiques et sociaux de la dépense publique.
    Le souci de transparence dicte une revue organisationnelle
    des systèmes comptable et budgétaire afin d’assurer
    l’intégrité
    et
    la
    fiabilité
    de
    l’information
    financière
    indispensable à la prise de décision, à la confiance de nos

    concitoyens et de nos partenaires au développement.
    Désormais, les services statistiques des ministères seront
    fonctionnellement rattachés à l’Agence nationale de la
    Statistique et de la Démographie (ANSD).
    Nous engagerons une réforme foncière et une planification
    territoriale rigoureuse afin de valoriser les terres agricoles,
    de sécuriser les droits des producteurs et de protéger les
    espaces agricoles contre l’urbanisation non planifiée et
    l’exploitation minière à grande échelle, favorisant ainsi les
    investissements agricoles à long terme sur les parcelles.
    Il m’est permis d’ouvrir une parenthèse pour informer que,
    s’agissant plus globalement de réformes foncières, les
    réflexions entreprises nous orientent dès à présent vers
    l’érection d’une structure unifiée et autonome de gestion du
    foncier, sous la forme d’une Agence nationale des
    Domaines et du Foncier, organisée conformément au
    décret n° 2009-522 du 4 juin 2009 portant organisation et
    fonctionnement des agences d’exécution, qui sera plus
    adaptée pour : – une prise en charge correcte de la gestion du domaine
    de l’État, de la conservation de la propriété et des droits
    fonciers et de la réalisation du cadastre national ;
  • appuyer les Communes à l’utilisation d’outils modernes
    de gestion foncière et ; – relever les défis de la dématérialisation complète des
    procédures domaniales et foncières et la nécessité de
    bâtir
    une véritable infrastructure de données
    géospatiales à travers l’outil cadastral, élément de
    souveraineté et de développement durable.
    Sur le plan politique enfin, nous initierons les concertations
    pour l’assainissement du champ politique. Celles-ci
    pourraient porter, entre autres, sur : – la bonne gouvernance associative des partis
    politiques et des conditions de leur financement public,
    énoncées par l’article 4 de la Constitution et la loi n°89
    36 du 12 octobre 1989 qui modifie la loi n°81-17 du 6
    mai 1981 ; – les conditions de participations aux élections et de leur
    organisation ; – le statut du chef de l’opposition, énoncé par l’article 58
    de la Constitution.

    Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
    Mesdames et Messieurs les Honorables Députés,
    La réussite de cet agenda national de transformation
    Sénégal 2050, qui est décliné en un Master plan décennal
    (2025-2034) et planifié dans les programmes, projets et
    réformes sur la période 2025-2029, et dont je viens de vous
    exposer les grandes lignes, repose sur une gouvernance
    agile et responsable, pilotée par un Conseil présidentiel et
    appuyée par une Structure de Supervision et d’Appui logée
    à la Primature, chargée de coordonner et de suivre la mise
    en œuvre des projets. Des contrats de performance
    formaliseront les engagements entre les ministères, les
    collectivités territoriales et les autres acteurs, avec des
    mécanismes rigoureux de suivi et de redevabilité.
    Je vous réaffirme la détermination du Gouvernement à
    réussir le tournant crucial de notre histoire.
    Nous procéderons non seulement aux réformes nécessaires
    pour mettre le pays sur les rails du développement, mais
    nous irons désormais vers une mise en œuvre globale et
    coordonnée de chaque programme, avec des objectifs clairs,
    des indicateurs d’effets et des indicateurs d’impacts précis,
    qui montreront : comment la justice s’exerce, comment la
    croissance s’accélère par davantage de productivité;

    comment des activités et des emplois formels se
    développent dans les différents pôles ; comment la pauvreté
    se réduit ; comment, année après année, la qualité de vie
    des populations se transforme ; comment, enfin, notre Nation
    se renforce, se sécurise et rayonne, en Afrique et dans le
    monde.
    Une telle méthode de transformation systémique du pays,
    tant désirée par les Sénégalais, nous permettra de libérer les
    énergies, de redresser ce qui n’est pas tolérable, d’impulser
    ce qui doit l’être.
    En agissant de cette manière, nous apporterons
    constamment les réponses durables aux aspirations des
    Sénégalais, en en finalisant certaines, en en initiant d’autres,
    et en passant le témoin de génération en génération, en nous
    étant assurés que des fondements solides sont en place et
    les jalons posés.
    Le chemin vers un Sénégal souverain, juste et prospère se
    dresse devant nous. Il nécessite l’engagement de tous, du
    Gouvernement, du secteur privé, des travailleurs, des élus
    territoriaux, de la société civile. Ensemble, jeunes, femmes,
    personnes du troisième âge, guides religieux et chefs
    coutumiers, nous construirons tous un Sénégal où il fait bon
    vivre.

    Dans ce contexte, ma méthodologie et mon engagement
    personnel, en tant que Premier ministre, seront de travailler
    dans la concertation et la conciliation, toujours ; dans la
    compromission ou la condescendance ? jamais : nous
    agirons toujours avec détermination parce que nous voulons
    des résultats tangibles et durables, partagés par tous les
    Sénégalais : notre Nation y aspire, notre Nation le mérite,
    notre Nation en a besoin.
    Aux membres de mon gouvernement, je les ’enjoins de
    me rejoindre quotidiennement dans ce combat, et de se
    ceindre les reins pour traquer les résultats et les impacts de
    chaque initiative, chaque action, sur la base d’objectifs
    stratégiques concertés et clairement définis, faisant preuve
    d’un sens aigu de l’exemplarité.
    À vous, Honorable députés, je demande de garder, avec
    nous, les yeux rivés sur la raison d’être de notre auguste
    Assemblée et sur l’aspiration forte exprimée par le Peuple
    Sénégalais. Nous avons, tous ensemble, l’occasion d’être de
    ceux dont on dira peut-être, un jour : “Heureusement qu’ils
    ont été là !”: Œuvrer dans un esprit d’ouverture, qui nous
    permette de fédérer toutes les forces de notre Nation.
    À chaque Sénégalaise et chaque Sénégalais, je demande de
    ne pas être en reste dans ce combat, dans ces batailles :

    Une vision 2050 ambitieuse pour notre pays, pour nous
    mêmes et pour nos enfants et petits-enfants, dont chaque
    étape devra être un engagement exaltant, fait de discipline
    et de patriotisme, de DON DE SOI POUR LA PATRIE. Vous
    avez exigé le gouvernement que vous méritez, un
    gouvernement de rupture, un gouvernement qui sert au lieu
    de se servir, un gouvernement qui écoute autant qu’il ne
    parle, un gouvernement de terrain et proche de chacun. Vous
    l’avez demandé : vous l’aurez, parce que votre sacrifice de
    haut prix le mérite.
    Que Dieu nous aide à réussir cette noble mission.
    Vive le Sénégal !
    Vive l’Afrique !
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