Guinée: Moussa Dadis Camara s’évade de prison

Des coups de feu en Guinée alors que l’ex-président s’évade de prison ce matin dans le quartier Kaloum, où se trouve l’une des prisons les plus surveillées du pays. Des commandos armés ont attaqué samedi matin la principale prison de la capitale guinéenne, Conakry, libérant l’ancien dictateur Moussa « Dadis » Camara. Les habitants ont entendu de fortes explosions et d’intenses tirs d’armes légères alors que des militants attaquaient les gardiens de prison dans le district de Kaloum avant que Camara et deux autres personnes ne s’échappent de prison. Le ministre guinéen de la Justice, Charles Alphonse Wright, a annoncé la fermeture des frontières du pays pour empêcher Camara de fuir ce pays d’Afrique de l’Ouest. »Nous retrouverons ces personnes », a déclaré Alphonse, ajoutant : « Les responsables s’exposeront à la colère de la loi ».
Camara a été président de la Guinée du 23 décembre 2008 au 15 janvier 2010 après sa prise de pouvoir lors d’un coup d’État militaire le 23 décembre 2008, peu après la mort du président de longue date Lansana Conté. Le 28 septembre 2009, des manifestations ont eu lieu dans la capitale Conakry pour exiger la démission de Camara. Les forces de sécurité ont réagi avec force et plusieurs dizaines de personnes sont mortes. Le 3 décembre 2009, Dadis a reçu une balle de Toumba Diakité dans la tête lors d’une tentative d’assassinat et a ensuite quitté le pays pour se rendre au Maroc pour y recevoir des soins médicaux.
Sékouba Konaté pris la présidence par intérim, les États-Unis et la France exprimant leur volonté de maintenir Camara hors du pays. Il est resté en exil au Burkina Faso, où il s’est converti de l’islam au catholicisme, changeant son nom de Moussa en français, Moïse. Il est rentré dans son pays en 2021 avec le Coran et la Bible à la main lors de son arrivée à l’aeoroport Sekou Touré de Conakry, et où une foule curieuse l’attendait. Le 27 septembre 2022, 13 ans après les massacres du 28 septembre, Moussa Dadis Camara est emprisonné pour ses crimes. Maintenant que Dadis et deux de ses codétenus sont en fuite, qu’est ce que cela veut dire pour la junte actuellement au pouvoir, aux victimes des massacres et la justice guinéenne